Cheikhal islam est considéré comme un savant ayant écrit plusieurs documents islamiques, s’étant formé en Mauritanie avant de se rendre en pèlerinage à la Mecque, Ibrahima Niasse, comme la plupart des chefs religieux sollicita sa reconnaissance par les autorités de la tarikha. Il fut comblé puisque non seulement il fut considéré comme le ‘Khalife de la confrérie’ mais mieux, il fut nommé ‘ghawth al zaman’ ‘secours de l’époque’ Lors de ce pèlerinage, il obtint une importante adhésion en la personne d’Abdallah Bayero, l’émir de Kano, la plus importante ville du nord du Nigeria. Séduit par la somme de connaissances du Niassène, ce dernier l’invita au Nigeria et il séjourna principalement à Kano et à Sokoto.
Abdallah Bayero renouvela son affiliation à la TIDIANIYA auprès de lui. Il y obtient l’adhésion de la majorité des oulémas de la Tijaniyya qui, dès la fin de deuxième guerre mondiale, se font les moteurs de l’expansion de son mouvement dans toute l’Afrique de l’Ouest. A la mort de l’Emir Abdallah Bayero en 1953, son fils Mouhamed Sanusi lui succède et renforce ses liens avec Ibrahima Niasse.
A la fin des années 60, grâce à ses appuis politiques, le zèle de ses disciples nord-nigérians, son action éducative, le zèle de son prosélytisme, il se trouve à la tête d’une communauté transnationale de plusieurs millions de membres répartis entre le Nord Nigéria, lieu par excellence de son rayonnement, le Ghana, le Niger, le Togo, le Libéria, la Sierra Leone, le Tchad, le Cameroun, la Gambie, la Mauritanie et la région du Sine Saloum.
L’exceptionnelle ouverture d’esprit de Cheikh Ibrahim (r.) lui a permis d’entretenir de solides relations avec les milieux maraboutiques sénégalais. Il avait beaucoup à cœur le triomphe d’un Islam fédérateur et harmonieusement vécu par tous les musulmans, convaincu qu’il ne saurait y avoir de différences entre eux du fait de l’existence des confréries :
Je ne me rappelle mon appartenance à la Tarikha TIDIANIYA que dans les moments où je fais mon Wird, a-t-il confié au professeur Ibrahim Barham DIOP, un jour.
Premier Chef religieux ouest africain à établir des contacts avec les organisations islamiques internationales, Ibrahim Niasse a été membre fondateur et vice-président de la ligue Mondiale Islamique basée à la Mecque, membre de l’Académie de Recherches de l’Université d’Al-Azhar et vice-président de la Conférence Mondiale Islamique dont le siège est à Karachi.
Plus qu’un érudit et un leader charismatique, Ibrahima Niasse était un homme politique d’envergure. Non seulement, il entretenait des relations étroites avec des leaders africains et arabes dont l’ancien président égyptien Nasser et le premier président du Ghana Kwame Nkrumah qui, bien que chrétien, passe pour avoir été un de ses disciples, mais il a été dans les années1950 et 1960, très actif dans l’arène politique africaine en général et nigérienne en particulier.
Source : faydatidianiya.com