En 1963, Message du Cheikh Ibrahim aux étudiants qui se rendaient au Caire (Égypte)
Louange à Dieu qui a recommandé aux croyants de se rappeler mutuellement. Dieu a dit dans le Coran : « Et rappelle; car le rappel profite aux croyants » (Sourate 51 ; Verset 55). Paix et salut soient sur le meilleur des créatures qui dit qu’en Islam il est question d’échange de vues et de conseils .
Ceci dit, à l’occasion du départ des étudiants du Sénégal, je m’adresse, au nom de la mission scientifique, aux étudiants qui se rendent au Caire, « asimat al ilm » (capitale du savoir islamique) : il leur est recommandé de ne ménager aucun effort dans leur recherche du savoir et d’approfondissement de leurs connaissances tout en s’accrochant aux sublimes principes de l’islam. Ceux-ci consistent à craindre Dieu aussi bien ouvertement que dans votre for intérieur; ne manquez pas de L’observer en toute circonstance selon vos capacités et cramponnez vous au Coran de manière à ce que le Livre saint soit constamment sous vos yeux. Car Dieu Le Très Haut nous a fait don de Sa grâce divine d’avoir la possibilité de rassembler dans notre cœur cette grande Constitution (le Coran) qui nous garantit le bonheur éternel. Ne l’échangez point contre quoi que ce soit : «Voulez vous échanger le meilleur pour le moins bon ?» (Sourate 02; Verset 61).
En fait, j’avais débuté cette lettre en mettant l’accent sur la crainte de Dieu, parce qu’elle est la clé du savoir. Ne vous laissez pas séduire par le matérialisme au détriment du spiritualisme. Si le matérialisme a ses propres adeptes, le spiritualisme a également les siens. Évitez toute ressemblance avec les gens de cette époque, ceux qui ont été submergés par le matérialisme : « Ceux qui se ressemblent s’assemblent. »
Si vous parvenez à être au service de la religion et à participer au développement du monde, alors ce sera mieux, sinon consacrez vous au service de l’Islam. Approfondissez vos connaissances en matière de religion. Devenez des soufis, maîtrisez bien tout ce que vous apprenez afin de retourner au pays, et que, parmi vous, l’on puisse constater des avocats, prêcheurs, leaders, mufti, professeurs, écrivains, éducateurs, complets, complémentaires.
Ne souillez jamais votre honneur par des bassesses notamment par des vices qui conduisent à l’enfer. Quel mauvais sort! Donnez la préséance à l’islam puis au patriotisme car le patriotisme fait partie de la croyance. Ne touchez jamais à la cigarette parce qu’elle est sale de par son nom, son corps et son aspect. De surcroît, elle est détestée par les anges, ceci est si visible à l’œil nu qu’il n’a même pas besoin d’explication.
Consommez ce qui est licite. Et si je vous ai interdit certaines choses que les autres ulémas ont autorisé ne le faites pas à plus forte raison lorsque ces dernières sont textuellement interdites ou déconseillées par la charia. La crainte en Dieu est d’obéir à Ses ordres et de ne pas transgresser Ses limites. Préservez-vous contre tout contact avec les mauvais compagnons surtout les mauvaises. Imam Malick disait qu’il n’avait jamais fréquenté des débiles. C’est ainsi que je m’adresse à vous en ces termes : « Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ». Dieu a dit dans le Coran « Par le temps! L’homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance ». (Sourate 103)
Je vous assure que je reste toujours pour vous un père affectueux et un soutien dans tous les domaines tant sur le plan matériel que sur le plan moral aussi longtemps que vous vous rassemblerez en une seule et unique force. Chacun d’entre vous doit être le soutien de son prochain. Celui qui se met à l’écart du groupe, sera isolé de ma personne.
Sachez que j’avais demandé à Dieu que vous soyez tous des saints et Dieu a exaucé ma prière. Je vous ai donnés tous, dès votre naissance, le nom de ma source de bonheur, mon bien aimé et le bien aimé de Dieu: Muhamed ben Abdullah; serviteur de Dieu et son envoyé. Que Dieu lui accorde Sa Prières et Son Salut. Nazirul umma, Mahil kufr, Hadyl bachar, Aminul wahyi, Aqibur rusl, Al hassane, Al Maky, et Al mamun.
J’espère que vous ne choisirez que le chemin que je vous ai tracé : celui que mon père avait choisi pour moi. Ne réservez pas votre savoir pour vous même mais faites en bénéficier à votre communauté, votre pays, enfin au monde entier.
Je prie Dieu de prendre protection de votre religion, votre honnêteté et la finalité de vos œuvres.
Et je prie Dieu seul qu’Il vous guide vers le droit chemin.
El hadji Ibrahim ibn Al hadji Abdoulah NIASS à Médina Kaolack en 1963