Baye NIASS ! Nul personnage plus que lui n’éveille tant les passions des uns par excès de zèle, ou des autres par incompréhension, méconnaissance, jalousie, dénigrement, hypocrisie voire même méchanceté.
Son nom de baptême est IBRAHIMA NIASS, fils d’El hadji Abdoulaye NIASS et d’Aissatou DIANKHA, il est l’homonyme de son grand oncle Ibrahima THIAM dit Serigne Kéllel.
Mais généralement ,au Sénégal , les intimes attribuent un pseudonyme aux enfants ou déforment totalement leur nom au profit d’ une appellation plus affective: par exemple : Modou pour Mohammed , Mbaye pour Ababacar ,Daba pour Rokhaya, Kiné pour Fatimata… ou ,l’associent au prénom d’un des parents, d’ un lieu ou encore, d’un objet( Amath Yacine , Fatou Dame, Sokhna Dimbou)
Les gens de la même génération qu’Ibrahima NIASS, l’appelaient Ibra, qui est une simple contraction d’Ibrahima. Certains qui lui sont très familiers, parlaient de IbraAstou (c’est à dire Ibra, fils de Astou, Astou étant un diminutif de Aïssatou le nom sa mère), d’autres lui donnèrent le nom de Sidy Ibra, Sidy qui signifie Monsieur.
Vers 1925, lorsqu’il commença ses enseignements sur l’exégèse du Saint Coran, un Mauritanien le qualifia de Bahrul Aam c’est-à-dire en arabe, un océan sans limites, la contraction engendraBarham.
Au début des années 1930, un de ses disciples du nom de Omar Mallé THIAM lui aurait donné le très respectueux surnom de BAYE (Papa).C’est le nom le plus populaire au Sénégal et il figure dans l’état civil de certains de ses homonymes. Même sa propre mère l’appelait par le nom de BAYE.
Sur son passeport, ses papiers avec en-tête et certaines de ses cartes de visite, on trouve le nom de El hadjiIbrahima NIASS, nom adopté en 1937, après son retour au pèlerinage à La Mecque.
Le nom de Cheikh Al Islam est un titre que Cheikh Mahmoud SALTOUT, Recteur de l’Université Al Azhar lui attribua au cours d’une rencontre dans ce haut lieu du savoir, où, il fit preuve d’une érudition exceptionnelle et d’un comportement qui le plaça au dessus des sectes et des confréries du monde musulman.
En outre, Cheikh Ibrahima NIASS est le Khoudbou (Sommité suprême chez certains soufis), le Khalife de Cheikh Ahmed Tidiane (RTA) l’héritier du Prophète Mohammed (PSL).
Le soleil qui apparut à TAIBA NIASSENE en 1900, atteignit le zénith en 1929 à KAOLACK et se coucha en 1975, à LONDRES après une trajectoire de 26550 jours.
Ibrahima, Imam de la FAYDATOU AL TIDIANIA,
Bâtisseur d’un temple où se côtoient différentes nationalités,
Restaurateur d’un dogme enseveli par des pratiques païennes,
Assistant qui soulage et apporte l’espoir qui est au-delà du désespoir.
Héros et, à la fois, héraut dans le grand jihad
Infatigable soldat, toujours au garde à vous, devant le Prophète
Missionnaire, vecteur de la Sunna de Mohammed à travers le monde
Avocat de la concorde entre les peuples, ciment de l’ummah
Cheikh Ibrahima NIASS fut un homme aux qualités exceptionnelles. Personne ne l’égala par son érudition, par la richesse de son œuvre littéraire, par les pays visités dans le seul but d’y répandre l’Islam, par les autorités étrangères qu’il rencontra, du Président gambien Sir Daouda DIAWARA au Premier Ministre chinois Zou En Laï en passant par NASSER l’Egyptien, NKRUMAH, le Ghanéen, DE GAULLE, le Français…
Musulman clairvoyant et conséquent, Tidiane convaincu et convaincant, apôtre de la paix…, Cheikh Ibrahima NIASS fut incontestablement la plus grande figure de l’Islam connu et reconnu par tout le monde musulman du XX siècle.
Incontestablement, il est le Cheikh El Islam.