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L’Action Éducatrice d’ El Hadji Abdoulaye au Sénégal : Premier noir diplômé d’une Université du monde arabe

L’Action Éducatrice d’ El Hadji Abdoulaye au Sénégal : Premier noir diplômé d’une Université du monde arabe

Premier noir diplômé d’une Université du monde arabe

« Ô toi qui demeure dans la quête du savoir et d’éducation spirituelle ou de n’importe lequel des deux,

Dirige-toi vers ce brave homme, ainsi tu obtiendras ton souhait,

De par sa haute aspiration spirituelle, il rendit faciles les tâches les plus ardues,

Mais également, il isola toute zone d’ombre,

Son don est une richesse au service de tout nécessiteux,

Et de tous ceux qui sont en carence et qui parlent à l’improviste ».

Tafsir Moustapha Thiam

Assurément un des érudits de l’Islam les plus lettrés d’Afrique de l’Ouest, sa bibliothèque chose d’ailleurs rare à l’époque était la plus garnie du pays. Fort de ses pérégrinations dans les pays arabes après son pèlerinage à la Mecque en 1890, il en a profité pour visiter la prestigieuse université d’Al Azhar en Égypte. Au cours de cette visite,il fut soumis à une série de joutes oratoires autour de l’islam, exercice à laquelle il réussit avec brio et un diplôme attestant de son érudition lui fut délivrée. El Hadji Abdoulaye Niass devint ainsi le « premier noir diplômé d’une Université du monde arabe ». Il profita de ce séjour pour acheter d’innombrables ouvrages qu’il rapportera au Sénégal et qui contribueront à renforcer la formation de milliers de personnalités.

Ainsi du Fouta au Djolof, du Sine Saloum et dans toute la Gambie, ceux qui ont étudié à sa porte se comptent par milliers. D’ailleurs un rapport du commandant de Nioro le décrivait comme le marabout ayant le plus de disciples dans le Rip et dans le Saloum, de même, Paul Marty dans son livre l’Islam au Sénégal (1915) donne une idée assez précise de la distribution des disciples d’ El Hadj Abdoulaye Niass dans la Sénégambie, il fait valoir que de tous les groupements religieux dérivés d’ El Hadj Omar, sa branche, était la plus importante.

À la fin du Jihâd qui était devenu contreproductif par rapport à son ambition d’éduquer les masses à l’Islam, il entreprit à partir 1879 autour de la Sénégambie, de faire l’exégèse du Coran communément appelé “Tafsir Al Quran” , ainsi durant 43 années il battit un record encore inégalé dans le domaine de se prêter 114 fois à cet exercice pas à la portée de tous dans le domaine des sciences islamiques. Aussi à l’aide du “Gamou” un concept qu’il a initié et des séances de Tafsir, il a propagé l’Islam aux quatre coins de la Sénégambie. Autour de Taiba Niassene sa ville, s’était formé un véritable hub de sciences islamiques qui a participé au développement d’écoles comme celui de Ndiaye-Ndiaye Wolof qui à lui seul a revêtu une importance capitale au Sénégal de par son aspect historique et son caractère socio-éducatif et religieux.

Shaykh Ibrahim Niass son fils rapporte dans un interview avec le magazine Jawharoul Islam: “ Son centre éducatif était un carrefour pour les érudits et les sommités de la littérature, de l’art poétique et de l’appel islamique, qu’ils furent marocains, maures ou sénégalais.” En effet sa demeure ne désemplissait pas de chercheurs de toute sorte car tous trouvaient à sa porte l’objet de leur quête.

Jadis, la quête des sciences islamiques menait bon nombres de nos compatriotes aux pays du Maghreb, l’effluve qui a jaillit entre ses mains a créé le chemin inverse; ainsi des sommités musulmanes maures ou d’autres pays d’Afrique se sont ruée à sa porte dû au faite qu’ « Il est aussi doté d’une érudition sans précédente dans le domaine de la Ḥaqîqa. Je veux nommer le Shaykh de l’Islam, cette lumière qui dissipa les ténèbres, l’illustre Imam, le grand maître El hadji ‘Abdallah Niass » tel que l’a cité l’éminent Tijânî Ibn Baba dans le poème qu’il lui a adressé.

Le but de son action éducatrice était de former un musulman qui ne serait pas sujette à l’assimilation française qui était le modus operandi de la propagation de la colonisation à travers l’acculturation. Il abhorrait tout ce qui émanait des français et n’était aucunement disposé à participer d’une manière ou d’une autre à étendre leur domination au Sénégal. Ainsi il prohibait l’école française à ses enfants et n’a jamais participé à l’effort de guerre pour la France en envoyant des disciples comme ce fut le cas pour certains chef religieux.

El Hadji Abdoulaye Niass a légué à la postérité beaucoup d’ouvrages dont certains ont été perdus mais son legs le plus important demeure les hommes et les femmes qu’il a formés ou qui ont été formés à sa suite et qui aujourd’hui représentent sa plus brillante contribution à la consolidation de l’Islam au Sénégal et dans le monde. Le Sénégal héritée des colons ne l’a pas encore reconnu comme tel.

source : faydatidianiya.com – Al Faqir Filah, Khadimu Khalifa

El Hadji Idrissa Dioum

Nayloul Maram

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