* L’homme de « Haqiqa », de la Réalité Divine, lui se fait rare auprès des créatures tant il demeure dans la contemplation d’Allah, « al Malikil Haqqi », le Roi de Vérité. Il efface les causes dans sa contemplation de la Cause de toutes les causes. Ce serviteur est orienté vers la Réalité, laissant apparaître sur lui Son éclat, cheminant sur la Voie –une Voie dont il a décelé l’étendue- en dehors du fait qu’il soit noyé dans les lumières, soustrait à tout effet. Son ivresse (soukrou) l’a emporté sur sa sobriété (sahwou), sa totalisation (jam’ou) sur sa différenciation (farqou), son extinction (fana-ou) sur sa sur-existence (baqa-ou) et son absence (ghaybatou) sur sa présence (houdourou).
* Plus parfait que ce dernier est le serviteur qui a certes bu mais c’est sa sobriété qui en a été augmenté. Il a certes disparu mais c’est sa présence qui en a été augmenté. Le fait qu’il totalise toute chose n’entrave pas, par des voiles, son discernement, et sa capacité de différenciation ne lui voile pas non plus sa totalisation. Son existence n’affecte pas sa sur-existence et sa sur-existence n’endigue pas son extinction. Il accorde sa part à chacun et son droit à tous. Abou Bakr, le Véridique (r.a.a.), s’adressa à ‘Aïcha (r.a.a.) lorsque fut révélé ce qui l’innocenta définitivement de toute diffamation, sur la langue du Messager d’Allah (saws), et lui dit : « Ô ‘Aïcha, remercie le Messager d’Allah (saws) ! », elle répondit : « par Allah, je ne remercie qu’Allah ! ». Ici Abou Bakr lui indiquait un degré plus parfait, la station permanente où sont arrêté et fixé les effets. Allah dit : « remercies Moi ainsi que tes parents » [Sourate 31, v.14]. Le Prophète (saws) dit quant à lui : « n’est pas reconnaissant envers Allah celui qui n’est pas reconnaissant envers les hommes ». C’est qu’ ‘Aïcha était à ce moment-là détaché de son témoignage, absente, ne contemplant plus que l’Unique (al Wahid), le Dominateur (al Qahar)
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