Fils ainé du village de DIOSSONG là où il est né en 1906, pour avoir été le premier enfant à y naître. Ce village situé dans le Département de FOUNDIOUGNE (Région de FATICK), fut fondé par son grand-père maternel Samba Thiané CISSE (Père de sa mère).
Cet homme aux qualités exceptionnelles d’éducateur et d’une piété irréprochable, fut un grand muqadams de la Tarîqa Tidiane. Il consacra toute sa vie à l’éducation et aux activités agricoles et pastorales de subsistance.
Samba Thiané CISSE et El hadji Abdoulaye NIASS étaient des camarades de promotion, pour avoir fréquenté, durant une certaine période de leur cursus de formation, la même école (daara) .C’est pourquoi, des relations amicales marquées par de régulières visites de courtoisie existaient entre les deux.
Par une dévotion totale envers Allah, le Tout Puissant, il eut la chance de « voir le Prophète Mohammed (PSL) » à trois reprises. Parmi les différents lieux de sa rencontre avec le Prophète, il y’a un site qui se trouve entre la ville de SOKONE et le village de DIOSSONG. Cet endroit, actuellement bien aménagé comme lieu de culte, reçoit régulièrement des visiteurs .Le plus gros contingent des pèlerins provient du NIGERIA.
C’est sous l’autorité de ce patriarche, que le jeune Aliou CISSE fit ses études coraniques. Il maîtrisa à très bas âge et d’une très belle manière, le Saint Coran .A trois reprises, il fit la démonstration par la récitation, de sa parfaite maitrise du Coran.
Durant le mois de Ramadan (Mois de Carême) de l’année 1922, le père du jeune Aliou CISSE, Al Assane, rendit l’âme.
Son ami El hadji Abdoulaye NIASS, pour des raisons de santé ne pouvait pas se déplacer aussitôt, pour assister aux funérailles .Il attendit la fin du Carême pour se rendre à DIOSSONG à bord d’une diligence conduite par Amadou THIAM Fouta.
Durant ce voyage, il était accompagné de deux de ses fils : Khalifa Mohammed NIASS et Cheikh Ibrahima NIASS (Baye NIASS). Alors, El hadji Abdoulaye réagit en ces termes « pourquoi de tous ses enfants, il choisit de me confier le jeune Aliou ? Mais j’ai la ferme conviction que cet enfant- ci, si on le met en rapport avec Ibra (Baye), ils pourront aller ensemble ».
Conformément aux recommandations de feu son père, le jeune Aliou CISSE alors âgé seulement de 16 ans, quitta son village natal DIOSSONG pour KAOLACK.
Ainsi Ce fut le point de départ d’une amitié que rien, ni personne n’altéra. Une collaboration loyale et d’une fidélité sans faille entre Cheikh Ibrahima NIASS plus connu sous le nom de Baye NIASS et Serigne Aliou CISSE.
Ainsi, sous la direction de Cheikh Ibrahima NIASS, son nouveau maitre, Serigne Aliou CISSE s’engagea dans la poursuite de ses études dans les domaines aussi variés que la Grammaire, le Droit, la Théologie, la Linguistique, le Soufisme, la Littérature….
Sa solide formation fit dire à Baye NIASS que « Serigne Aliou CISSE est la porte d’entrée du savoir ».
Dans l’organisation des enseignements, Cheikh Ibrahima NIASS plaça sous l’autorité de Serigne Aliou CISSE, la Direction des enseignements du Droit et de l’Administration.
Serigne Aliou CISSE est également auteur d’une belle collection d’ouvrages parmi lesquels on peut citer :
-Une lettre-réponse à des détracteurs nigérians de la Faydatou Tidiane
-Une unité d’action pour une communion des cœurs vers Dieu
-Le Sabre qui tranche les mensonges (C’est une réponse à un marabout sénégalais qui avait virulemment attaqué la Faydatou )
-Un Guide pour des prières pour implorer les bénédictions du Seigneur
-Les propos d’or (Un compte rendu d’une rencontre entre Cheikh Ibrahima NIASS et ses cinq grands muqadams : Serigne Aliou CISSE, Cheikh Oumar TOURE, Serigne Ibrahima FALL, Serigne Ousmane NDIAYE et Serigne Mbaye NIASS)
-Des recueils de poèmes
-Des correspondances (Des milliers de lettres écrites sur recommandation de Baye NIASS, à l’endroit des talibés, à l’endroit des autorités…..Certaines présentées sous forme de circulaires clarifient certains aspects de la pratique religieuse)
SERIGNE ALIOU CISSE A MEDINA:
Serigne Aliou CISSE s’installa à MEDINA dès les premiers jours de la fondation de cette cité. Au niveau de l’actuelle maison connue sous le nom de « Keur Khady Faty », il y construisit des cases qui servaient, à la fois, de logement et d’école coranique (Daara).Ce fut en 1947, qu’il s’installa dans son actuelle maison.
– Il fut l’organisateur du cadre de vie de Médina en mettant en place une rigueur morale qui jusqu’à présent, préserve cette Cité religieuse, des gaspillages durant les funérailles. A Médina Baye, il n’existe aucune célébration qui suit le décès d’une personne : pas de troisième jour, pas de huitième jour, pas de quarantième jour……Il fut un rempart contre le folklore qui pervertit la pratique religieuse.
-Il fut un éducateur(Serigne), donc chargé d’assister le Cheikh dans les enseignements surtout du droit et de l’éducation spirituelle des talibés (tarbiya)
-il fut l’imam de la grande mosquée parce qu’il assurait la suppléance du Marabout chaque fois qu’il était indisponible ou en voyage. Il dirigeait, les wazifas et les chants religieux (zikr).
-Il fut le Coordonnateur du secrétariat de Cheikh Ibrahima NIASS pour la rédaction des correspondances et la délivrance des diplômes
-Il fut un Gestionnaire parce qu’ayant sous sa responsabilité certains biens du Cheikh
– Homme de confiance, il était chargé avec Sidy Yakhya LY et Thierno Assane DEME, de rédiger certains secrets de la Maison.
Serigne Aliou CISSE, le grand serviteur du « Hadara », avait la garde du Testament de Baye NIASS. Un testament rédigé à Paris le 16 du mois Jul Hidati(Tabaski) de l’année hégirien 1393 (10/01/ 1974).
Revenu de Paris, Baye NIASS lui remit son Testament, il fut presque groggy par l’effet d’annonce. Il le mit dans une enveloppe et le garda soigneusement. IL ne l’ouvrit qu’après la mort de Baye NIASS, devant la Commission chargée de recenser les biens légués par Cheikh Ibrahima.
Depuis ce jour qu’il reçut ce testament, il fut convaincu qu’il allait mourir après Baye NIASS et se préparait à supporter le choc que provoquerait l’annonce du décès de son guide religieux.
Qui était SERIGNE ALIOU ? Un Petit Ecrit de Son nom
Serigne par la haute stature et la fonction éducatrice,
Erudit qui déverse des vagues de savoir sur les rivages asséchés de l’ignorance,
Rédempteur ! Guidez les âmes damnées sur la siratoul moustakhima.
Infatigable soldat de Cheikh Ibrahima
Général de la légion des combattants de la foi
Nul n’ose te défier dans la croisade que mène Baye contre les impies.
Educateur, qui place les égarés sur la bonne voie
Artisan de l’architecture du Cercle des ANSAROUDINE
Législateur, ferme dans ses fatwas sortis de l’aune de la charia.
Imam, donc Chef spirituel d’une communauté de plus de cent nationalités,
Organisateur d’un Hadara où seule la foi confère une sublime ascension
Unificateur, vous êtes le ciment d’une macédoine de peuples qui ont dit oui à l’appel de l’imam de la Faydatou, Cheikh Al Islam El hadji Ibrahima NIASS.
Et a rendu l’âme le 11 /04/ 1982