L’Islam se voyant au premier plan interpellé dans les multiples insurrections qui secouent le monde et dont les revendications se font en général en son nom, ne peut être silencieux dans la construction d’un monde de paix et de développement. C’est, en effet, bien souvent, dans les multiples frustrations que peuvent vivre les hommes qu’il faut chercher les causes de la violence et des conflits dans le monde.
Les conflits de sensibilité ou de tendance sectaires établissent d’emblée un dialogue de sourd entre détracteurs exacerbés et adeptes excités, interdisant ainsi tout échange circonspect. Il convient alors de savoir que l’Islam véritable est sans rapport avec l’image qu’en donnent certains de ses adeptes, ni avec celle que ses détracteurs se sont évertués à donner de lui. Son idéal spirituel ne correspond nullement à l’idée que les uns et les autres continuent de s’en faire.
Bâti sur le radical Salam littéralement traduit par « La paix ou la Soumission », il est frappant que certains clichés véhiculent de l’Islam une image de violence dans laquelle la grande majorité des musulmans ne se reconnaissent pas. L’Islam ne peut endosser tout ce qui se fait en son nom au même titre qu’il ne tolère ni l’injustice, ni le préjudice, encore moins le supplice infligés par ses détracteurs. Son message est clair, et sa portée est civique.
Ainsi, les réflexions sur les contours de l’exercice d’une croyance assortie de justice et soucieuse d’égalité et de dignité humaine, sur l’établissement d’une paix mondiale garantissant le succès et le progrès ainsi que sur l’avènement d’une rationalité fondée sur la solidarité et l’entraide, n’ont jamais été si opportunes dans un monde en perpétuelle mutation.
Telle sera, en substance, la problématique majeure, adressée aux acteurs qui participeront à ces journées culturelles ayant pour thème : « L’islam soufis et les valeurs humanistes de L’Islam : Cohabitation pacifique, tolérance et juste milieu », du mercredi 03 au Samedi 06 avril 2019 à Yaoundé au Cameroun.
La DAÏRA, issue d’une communauté de plusieurs centaines de millions d’individus répartis sur cinq continents, s’est sentie investie de la mission d’impulser, à travers l’initiative de la Tidjaniya pour la paix, ce travail de réflexion qui, s’il est bien mené, inspirera des actions de prévention et de résolution des conflits, mais également des actions de solidarités envers les plus nécessiteux.
La pertinence du choix de ce thème réside dans le fait que les différentes crises internationales qui se sont succédé ces dernières années ont connu une origine inhérente, notamment, à une perte de référentiel, à l’échelle mondiale, de valeurs morales universelles, source de graves confusions inconscientes ou entretenues : djihadismes, terrorisme, oppression de peuples, chocs de cultures et de civilisations, dépravation des mœurs à une échelle jusque-là insoupçonné au niveau international.
A cela s’ajoute, dans certains pays, à travers les continents, des guerres civiles, des rebellions engendrant des conflits armés, des génocides etc.
Ainsi, la sacralité de la vie humaine est mise à rude épreuve, au mépris du verset 32 sourate 5 : « …, Quiconque tuerais une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait un don de la vie à tous les hommes… » Ainsi, assimile-t-il le meurtre d’un homme à celui de toute l’humanité.
Cela dit, les nombreuses sommités de tous bords que cette initiative permettra de réunir à Yaoundé devraient édifier le monde sur les fondements et les raisons d’une coexistence pacifique entre civilisations et entre confessions.
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Source : faydatidianiya.com – Cheikh Ababacar Abdoulaye Niass ( Responsable morale de la DAÏRA )