Une exposition ambitionnant de retracer la vie et l’œuvre de Cheikh El Hadj Ibrahima Niasse s’est ouverte lundi à Kaolack, dans l’enceinte de la grande mosquée de Médina Baye, cité religieuse de la capitale du Saloum.
Intitulée « Baye International », cette exposition est à l’initiative du mouvement regroupant les disciples de Cheikh El Hadj Ibrahima Niasse à travers le monde.
Prévue pour 48 heures, cette exposition vise à « faire connaître la dimension internationale de cet homme multidimensionnel (…), qui a fait le tour du monde pour répandre la fayda tidjania », a expliqué Cheikh Moubarack Wade, chargé de communication du mouvement en question.
Les différents documents en français et en anglais, exposés à cette occasion, reviennent sur « le parcours ainsi que les échanges et les moments fort vécus par Baye Niass à travers le continent africain mais aussi dans les pays maghrébins », a-t-il ajouté.
Si des millions selon lui de personnes de différentes nationalités convergent annuellement vers Médina Baye à l’occasion du Mawlid, évènement annuel commémorant la naissance du Prophète Mohammed (PSL), c’est « simplement parce que Baye Niass s’est déplacé à travers le monde entier ».
Cheikh El Hadji Ibrahima Niasse, plus connu sous le nom de Baye Niasse, « a eu à rencontrer des dignitaires et personnalités dans différentes localités », avec lesquels il a eu « des échanges importants’’, des moments d’histoire relatés à travers cette exposition, a ajouté Cheikh Moubarack Wade.
Cheikh El Hadji Ibrahima Niasse, plus connu sous le nom de Baye Niasse, est l’une des plus grandes figures de la confrérie des tidjanes au Sénégal.
La Jamhiyatu Ansaru-Din, l’association internationale qui réunit ses disciples, revendique « plus de 600 millions » de membres.
Ibrahima Niasse – à l’état civil – est né en 1900 à Taïba Niassène, un village situé dans la région de Kaolack, où il cultiva la terre durant sa jeunesse. Son père Abdoulaye était un grand érudit et l’une des figures de proue de la tidjaniya.
Après avoir fondé la ville de Médina Baye en 1930 et accompli le pèlerinage à La Mecque en 1937, Baye Niasse, que l’on nommera Cheikh Al Islam plus tard, fut très vite connu au Sénégal et dans la sous-région ouest-africaine. Non seulement par la diversité du savoir qu’il dispensait, mais surtout par son implication dans les grandes causes africaines.
Panafricaniste convaincu, il visite plusieurs grandes villes d’Afrique pour expliquer la tidjaniya, une branche de l’islam soufi.
Le Maroc, la Mauritanie, le Soudan, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Nigeria, le Niger, le Tchad, la Guinée, le Mali, la France, l’Angleterre (où il rendit l’âme), le Pakistan, l’Irak, l’Iran et la Chine étaient ses principales destinations.
Dans un monde marqué par la colonisation, puis par la guerre froide, Cheikh Ibrahima Niasse parvint à se rendre aux quatre coins du monde pour vulgariser la Sunnah du prophète Mouhamad (PSL).
Par ses nombreux périples effectués dans la sous-région ouest-africaine, en Europe et en Asie, Baye Niasse acquit une réputation d’apôtre du panafricanisme.
Baye Niasse s’est aussi rendu hors du continent, notamment en France, en Angleterre, en Belgique, en Indonésie, en Chine et au Pakistan pour y prêcher. Il fut notamment le premier négro-africain à diriger la prière dans la prestigieuse mosquée d’Al Azhar, en Egypte.
Au début des années 1960, il fut nommé membre de l’Académie de recherche de l’Université d’Al Azhar, ensuite secrétaire général adjoint de la Ligue mondiale islamique, basée à La Mecque (Arabie Saoudite), puis vice-président du Congrès mondial islamique, dont le siège se trouve à Karachi (Pakistan).
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source : faydatidianiya.com