Etoile de la Cité Cheikh Ould Khaïry : « Borom Boubacar »

cheikh ould hayri
Il a vu le jour le 12 avril 1955 à l’occasion de la deuxième visite que Mawlânâ El-Hâdj Ibrahima NIASS rendit à ses disciples de la Mauritanie ; la première s’étant déroulée en 1951 et la dernière, la plus officielle, en 1967.

Le vœu de Sayda Fatoumata Zahra d’être délivrée en présence de Cheikh Baye fut exaucé après une gestation hors norme. Seydi Mohammad Mishri Ould Hajj, l’un des premiers disciples maures de Baye, un soufi achevé, en tout cas le plus ferré en science ésotérique islamique ou mârifa, prit le nouveau-né qu’il remit à Baye.

Ce dernier enduisit la langue et les gencives frêles du nourrisson du produit d’une datte qu’il venait de mâcher et on suggéra que le bébé fût baptisé Cheikh. Sans nul doute, l’avant-dernier garçon de Dâ-iya ne sera pas un homme ordinaire.

Son père, Sîdy Ould Khaïry (décédé en 1991), était un as des sciences mystiques ; les miracles qu’il faisait restent encore gravés dans la mémoire de tous ceux qui l’ont connu.

Malgré toute sa stature spirituelle, Sîdy Ould Khaïry décida de s’affilier à la faydâ et devint un disciple totalement engagé à Baye à l’image de notre sainte mère, son épouse, Sayda Fatoumata Zahra Mint Adda dite Dâ iya, sœur d’Abdallâh Ould Abdallâh et de Seydi Ahmad Ould Adda alias Oustâz, l’éminent professeur, ci-devant recteur de la mosquée-zawiya de Matâ-Moulâna et actuel imam de celle de Boubacar.

La famille Khaïry appartient à la tribu des Idaw ‘Ali (issue de Seydi Hassan Ibn Fatoumata Bint Rassoûloulâh), un des rameaux d’Ahl al-Bayt très illustre en Mauritanie notamment dans la région de Boubacar, du nom d’un ancien émir du Trarza parrain de l’une des bourgades les plus pieuses de notre région.

C’est grâce à la tribu susnommée et, plus précisément à sa branche méridionale que, par le biais de Seydi Mohammad Hafiz Singhetti, la confrérie Tidjâni s’est répandue en Afrique de l’Ouest.

Cheikh Ould Khaïry qui a amplement bénéficié de la sympathie de son entourage immédiat, en l’occurrence, ses frères et sœurs dont Seydi Mouhamadou Yahyâ, Seydi Mouhamdi et Seydi Mouhamadou Lamine, passait le plus clair de son temps à lire le Coran et à méditer.

Il s’amusait rarement avec ses camarades d’âge et, par-dessus tout, il était très attaché à Cheikh Baye, le maître que, par la volonté d’Allah, il s’est librement choisi dès sa plus tendre enfance.

Parallèlement à ses études islamiques, Cheikh Ould Khaïry a fréquenté l’école primaire française et le collège de Rosso, puis le lycée national de Nouakchott où il obtint le baccalauréat.

Par la suite, il réussit au concours d’entrée à l’Ecole normale de la même ville d’où il sortit avec le grade d’instituteur. Jusqu’ici, il exerce officiellement les fonctions de conseiller pédagogique à l’Académie du Trarza sise à Rosso.

C’est en 1975, à travers la profondeur de ses discours et la sainte attitude dont il faisait toujours montre, que sa famille comprit que quelque chose de très important était en passe de se produire.

En cette année de grâce, à l’occasion de la dernière visite de courtoisie (ziyâra) qu’il décida de rendre à Mawlânâ Cheikh Ibrahima NIASS, Seydi Mishri demanda à Cheikh Ould Khaïry, alors en résidence temporaire à Nouakchott, et âgé seulement de vingt ans, de l’accompagner. Evidemment, comme l’écrivait Pierre Corneille, « aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. »

C’est ainsi que, ensemble, Cheikh et Mishri firent le voyage de Rosso à Kaolack. Ils se joignirent à la forte délégation qui suivit Baye de Médina-Baye à Dakar, le samedi 28 juin 1975. Cheikh Ibrahima se rendait à Londres pour un suivi médical. Il y perdit la vie le samedi 26 juillet suivant.

Auparavant, le 29 juin, peu avant le décollage de l’avion de l’aéroport de Dakar-Yoff, Mishri pria le Cheikh-al-islam de bien vouloir lui donner l’assurance qu’ils se reverraient ici-bas. Cheikh Ibrahima lui demanda de réciter la Fatiha. Mishri y obtempéra par trois fois.

C’est par le verset 106 de la sourate 02 : « Si nous abrogeons un quelconque verset ou que nous le faisons oublier, nous en apportons un meilleur, ou un équivalent… Ne sais-tu pas que vraiment Dieu est capable de tout ? »

 

 

 

source : faydatidianiya.com