A lire absolument ! La suspicion des colons autour des rapports entre Baye et la Gambie de Jawara

La suspicion des colons autour des rapports entre Baye et la Gambie de Jawara

Cheikh Ibrahim Niass et Jawara

La suspicion des colons autour des rapports entre Baye et la Gambie de Jawara

La Gambie, proche voisine du Sénégal, fut le premier pays où germèrent les graines de la Faydatidianiya. Lors du Gamou (Fête qui célèbre la naissance du Prophète Mouhamed) de 1975 en présence de la délégation représentant ce pays, le Shaykh leur rappela son entrevue avec le Président Daouda Jawara. Il leur rappela l’antériorité de son soutient et le fait qu’il était le premier à lui annoncer sa future accession au pouvoir en qualité de premier Président de la Gambie indépendante.

Le premier speaker (président de l’Assemblée nationale) du parlement gambien Sir Alieu Jack était le fils de son Muqaddam Gambien Daouda Jack. Il fit ses études coraniques et en sciences islamiques à Médina Baye durant sa prime jeunesse. L’un des ministres du président Jawara, Ibrahima Garba Jakhumpa, dont l’amitié avec le Président Nkrumah remonte à la conférence de Manchester sur le panafricanisme, est un disciple dévoué du Shaykh (voir lettre à ses Muqaddams du Soudan les informant de l’arrivée de Jakhumpa en visite officielle en tant que ministre gambien de l’agriculture, mais aussi tant que condisciple fervent. Apcin).

Bien avant l’indépendance de ce pays, les rapports entre le Shaykh et les musulmans y vivant étaient passés au peigne fin. Le nom du Sieur Jakhoumpa revient très souvent dans les rapports consignés aux archives diplomatiques.

Il n’est pas niais de souligner que le Shaykh a hérité son premier disciple gambien de son père. Il s’agit de Cheikhou Oumar Faye dont le nom revient souvent dans les rapports coloniaux français et britanniques (Survey de Scott).

Une notice de renseignements du bureau colonial de Dakar de Novembre 1945 (Direction des affaires politiques, administratives et sociales no AP/5), signée par Michelangali souligne qu’en juin 1945, le Shaykh se serait rendu sans autorisation semble-t-il à Bathurst (Gambie) où il parla à la radio. « D’après un renseignement non recoupé mais de bonne source, il a réussi, à cette occasion, à se rendre en Avion à Kano (Nigéria) où il aurait séjourné une dizaine de jours. Il ne semble pas qu’il ait rendu compte de ce voyage aux autorités du Sénégal », note le rapporteur. Il avait séjourné chez Cheikhou Faye par l’entremise duquel, il réussit à rallier Kano pour rendre visite à son éminent disciple et non moins l’Emir de Kano et chemin faisant, y installa ses premiers relais missionnaires.

Une note du 3 Novembre 1941 de la direction générale de la sûreté de Dakar envoyée au chef de brigade de la Sûreté de Kaolack (références : renseignements no 4456/DS du 17 octobre 1941a/s élèves hébergés El Hadj I.N).

Ce dit document demande aux autorités d’étudier les rapports entre Cheikh Faye et le Shaykh. Il signale la présence du fils du premier nommé à Kaolack pour suivre les études auprès du second nommé.

Une lettre du 20 janvier 1952 du secrétariat général, premier bureau/APA.2, Monsieur J. goujou, pour le gouverneur, adressée au consul de France, signale l’arrivée prochaine en Gambie du Grand Marabout El Hadji Ibrahima Niasse qui rend visite à ses talibés à partir du 29 janvier. Elle fait lire :

« Je recommande particulièrement à votre bienveillance ce marabout qui s’est toujours signalé par sa fidélité à l’autorité française et son action bienfaisante au point de vue de l’évolution économique du pays ». De retour  à Kaolack, le Shaykh en bon diplomate envoya une lettre de remerciement à l’administration.

source : faydatidianiya.com

Extrait de Homme-monde ou Homme du monde

Cheikh Ahmed Boucar Niang