9 Septembre 1994 – 9 Septembre 2023 : Voilà 29 ans que Cheikh Ibrahima Fall (ra) nous a quitté

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Le Waly parfait, L’unique en son temps, le savant majestueux (Par El Hadji Abdoulaye fam)

9 Septembre 1994 – 9 Septembre 2023 : Voilà 29 ans que Cheikh Ibrahima Fall (ra) nous a quitté

Ibrahima FALL naquit vers 1900 à SABAKH dans la contrée du SANDIAL. Cette province qui est à cheval sur les Etats du Sénégal et la Gambie, couvre une partie de l’arrondissement de Médina Sabah (Sénégal) et une partie de la région de FARAFEGNE(Gambie).

Orphelin de père à très bas âge, environ 2 ans (il ne connait même pas son père), Ibrahima FALL fut placé sous l’aile protectrice de son oncle paternel Serigne Malick FALL qui résidait à KEBE MBOUDAYE. Ce dernier lui donna une solide éducation. Ainsi, le jeune Ibrahima dont le dynamisme, la volonté et l’intelligence furent appréciés par tous, maîtrisa très tôt, le CORAN .Dans le « Daara » (école coranique), il assistait les plus jeunes talibés dans l’apprentissage du Livre Saint et faisait office de répétiteur pour les apprenants plus âgés, nous apprend faydatidianiya.

Lorsque Ibrahima FALL termina ses coraniques, à l’âge adolescent, accompagné de Pathé KEBE, il se rendit à SABAKH SOCE dans l’intention de se recueillir sur la tombe de son père. Arrivés sur le site, lui et son accompagnateur engagèrent la récitation du Saint Coran pour le repos de l’âme de son père. Dans la station debout, ils récitèrent, de la sourate « Baqara » à la sourate « Mariama », mais, pour ne pas importuner l’assistance, ils décidèrent de quitter les cimetières et de terminer cette séance de récital coranique à la maison.

Dans cet exercice, l’objectif visait outre les prières pour le repos de l’âme de son père, à démontrer qu’il respectait le vœu de son père : Ce fut un hommage posthume à un homme très attaché à la culture islamique.

Vers la fin de la deuxième guerre mondiale (1919), El hadji Abdoulaye NIASS, en compagnie de son fils Cheikh Ibrahima, rendit une visite de courtoisie à son ami et Muqaddam Serigne Ousmane KEBE qui résidait au village de KEBE MBOUDAYE. Les talibés lui réservèrent un accueil chaleureux Il y présida la prière de Timiss (coucher du soleil), la séance de wazifa et la prière de Guéwé (prière de la nuit) , nous révèle faydatidianiya.

Lorsqu’arriva le moment d’aller au lit, Ibrahima FALL, très attaché au sens de l’hospitalité, aménagea une natte à même le sol pour y dormir et se proposa de laisser le lit à Ibrahima NIASS. Ce dernier déclina l’offre.

Finalement, après moult conciliabules, les deux consentirent à dormir dans le même lit, un lit en tiges de sorgho avec un matelas en paille. Alors s’engagea une causerie qui ne se

Baye NIASS lança le débat en disant à Ibrahima FALL : « Ton père est un grand waliyou (érudit doté de pouvoirs mystiques). Toi, tu es né à SABAKH-SANDIAL en Gambie et moi, je suis né à TAIBA NIASSENE ; pourtant nous sommes nés la même année et nous portons également, le même prénom : Ibrahima » .

Ibrahima FALL lui répondit en ces termes : « Il ne faut pas pousser ce débat assez loin, tout le monde est convaincu que, ton père qui est parmi nous aujourd’hui, est incontestablement le plus grand waliyou de ce pays ». Bien qu’étant encore jeune, Baye NIASS lui donna quelques secrets sur la tarîqa Tidiane. Le grain fut semé. Une amitié naquit.

La deuxième rencontre intervint quelque temps après. Ibra NIASS (Baye NIASS) fut envoyé par son père dans le ravin du village de KEBE MBOUDAYE pour chercher des tiges d’un roseau (mbeugne falleu en Wolof).Ces tiges bien ouvragés servent de plumes à écrire sur les tablettes de bois et sur du papier. Aidé par Ibrahima FALL, il réussit à cueillir un impressionnant fagot de roseaux , dixit faydatidianiya.

Puis Ibrahima le raccompagna en portant le fagot jusqu’au village de KEUR SERIGNE DAR(les 3/ 4 du trajet). Ibra NIASS le remercia, formula des prières avant qu’ils ne se séparèrent. Quelques années après, Ibrahima FALL confia à un de ses proches que son seul regret fut de n’avoir pas porté le fagot jusqu’au village de KOSSI où résidait son ami.

Toujours dans son ardent désir de quête du savoir, Ibrahima FALL faisait, régulièrement la navette, entre les villages de KEBE MBOUDAYE et de KOSSI. Il ne cessait de solliciter l’autorisation parentale afin de se fixer définitivement à KOSSI.A chaque fois, son oncle lui opposait un refus. Un jour, il en informa Baye NIASS qui lui dit : « Cette nuit, avant d’aller au lit, il faut réitérer auprès de ton oncle, la demande de t’installer définitivement à KOSSI»
Cette nuit-là, il rentra nuitamment et son oncle l’interrogea sur ce retard.

Ce fut une opportunité pour Ibrahima FALL d’exprimer de nouveau, son souhait de s’installer à KOSSI. Alors il reçut de son oncle, la réponse suivante : « Ibrahima FALL, si tu t’installes à KOSSI, qui va refaire les chaumes des cases et les palissades ».

Alors, Ibrahima FALL se retira pour aller méditer sur ce qui pourrait apaiser les inquiétudes de ses parents. La réponse fut vite trouvée. Pour montrer son désir inébranlable de se fixer au village de KOSSI dans l’unique but de poursuivre ses humanités, au cours d’une nuit, il investit la brousse en faisant fi des fauves et reptiles, pour faucher des tiges de mil et du chaume. Il parvint à collectionner d’impressionnantes meules de tiges de mil et d’importantes bottes de chaume. Après la prière de l’aube, il demanda à son oncle de venir constater le travail colossal accompli durant une seule nuit. Celui-ci, à la fois satisfait et émerveillé lui demanda « quand est ce que as-tu fait tout ce travail titanesque ?

« durant la nuit » répondit Ibrahima FALL

Son oncle formula des prières pour lui et l’autorisa à aller s’installer au village de KOSSI.
Dès son installation, Ibrahima NIASS lui demanda quelle était son ambition en décidant de venir à ses côtés à KOSSI.
il se confia à Baye NIASS en ces termes « je suis venu faire acte d’allégeance car je suis un ignorant qui veut savoir, un homme égaré qui cherche sa voie. Et sur terre, Vous êtes le seul homme à qui j’ai confiance pour atteindre mes objectifs »
Revenu de KEBE MBOUDAYE, Cheikh Ibrahima NIASS l’autorisa à faire le tarbiyya (éducation spirituelle) à sa mère, la sainte Mame Astou DIANKHA et à ses vertueuses épouses du Cheikh qui sont : Sokhna Aissatou Daoud NIASS, Sokhna Fatou DIAGNE, Sokhna Aissatou SARR. Cette audience eut pour cadre la chambre de Cheikh Ibrahima NIASS et en sa présence. Le nombre d’initiées passa de 1 à 5 puis à 9. Il marqua une pause dans l’éducation spirituelle car l’engagement sans faille des femmes à la « tarbiyya »allait le porter au devant de la scène alors que son Guide spirituel s’y prenait doucement.

 

Source : faydatidianiya.com