A lire absolument: Exode des Niasséne du Djolof au Saloum

En 1911, Mame Elhadji Abdoulaye fut le premier dignitaire Sénégalais Tidiane ayant obtenu le titre de khalife des Tidianes et 11 Idjazza consécutives

Exode des Niasséne du Djolof au Saloum

Arbre Généalogique :
Pendant que les Européens investirent la côte Atlantique pour des raisons commerciales, RIDAH N°2, un Arabe originaire de BENGHAZZI (LIBYE), jeta son dévolu à l’intérieur du royaume du DJOLOF. Celui-ci, un missionnaire nanti de solides connaissances coraniques et islamiques et d’une fortune colossale, ambitionnait de répandre l’Islam au SÉNÉGAL.
Pour encourager son installation dans le DJOLOF, on lui donna la main de DIEYNABA NIASS NDIAYE, une fille de DAWASS GUÉLÈNE NDIAYE et de WÉDJI SYLLA. Après un séjour de quelques mois, il se mit à l’évidence que ce monde païen était réfractaire à l’Islam.
Alors, il retourna en LIBYE en laissant derrière lui une femme enceinte de 3 mois et un exemplaire du Coran destiné à sa progéniture.
De cette union, naquit MASSAMBA RIDAH ou SAMBA DIEYLA. Étant donné que les Arabes n’ont pas de noms patronymiques, on lui donna le nom patronymique de NIASS, nom de l’homonyme de sa mère. Il fut le premier ancêtre noir de cette famille.
Lorsque SAMBA RIDAH atteint l’âge d’engager les études coraniques, il reçut des mains de sa mère, le livre coranique que son père lui avait légué avec comme recommandation de renoncer au temporel et de suer et eau pour le spirituel, et d’être en permanence sur la voie de la  » Siratoul Moustakhima  » (droit chemin).
Ainsi, dans la quête du savoir, il sillonna le DJOLOF, le FOUTA et la MAURITANIE, et devint, après une longue pérégrination pour la quête du savoir, un érudit convaincu et convainquant.
MASSAMBA DIEYLA (Samba Dieyla ou SAMBA RIDAH) épousa la princesse THIORO FALL, petite fille de DÉTHIÉ FOUNDIOGOU FALL, et de cette union naquit MASSAMBA THIORO FALL,
MASSAMBA THIORO FALL (Samba Thioro) est le père de MOHAMMED LAMINE NIASS
MOHAMMED LAMINE NIASS est le père de BAKARY
BAKARY NIASS engendra MADEMBA (dit NGAGNE DEMBA ou NGADJI)
MADEMBA NIASS est le père de MOHAMMED NIASS
MOHAMMED NIASS et KHADIDIATOU THIAM sont les parents d’EL HADJI ABDOULAYE NIASS.
MOHAMMED NIASS vivait dans le village de BELLI avec son épouse SOKHNA KHADIDIATOU THIAM. Leur premier fils mourut dans sa tendre enfance (vers 5 ans). Pendant que la famille portait le deuil de cet enfant, arriva un étranger qui leur recommanda une eau bénite avec laquelle KHADIDIATOU se laverait la poitrine dès que Dieuﷻ lui accorderait un autre enfant.
Un an après, vers 1845, EL HADJI ABDOULAYE NIASS vit le jour dans le village de BELLY. Il est un jumeau qui naquit quelques jours après son frère jumeau décédé aussitôt après sa naissance.
La venue au monde du premier nommé fut entourée de beaucoup de secrets, même son baptême se fit dans la plus grande discrétion.

SOKHNA KHADIDIATOU THIAM eut également 2 filles : MATY NIASS (MATY KHOUDIA) et OULIMATA NIASS, qui sont les soeurs cadettes de EL HADJI ABDOULAYE NIASS.
Son père MOHAMMED NIASS fut un érudit admiré et respecté par toutes les autorités politiques, administratives et religieuses de son époque. Il maîtrisait le Coran et de nombreuses sciences islamiques.
Également, il était doté de pouvoirs mystiques et fut un célèbre guérisseur. Par exemple, en récitant certaines formules incantatoires, il parvenait à abattre un animal en pointant son auriculaire vers lui. Il fut un redoutable cavalier et un grand stratège militaire c’est pourquoi, MABA DIAKHOU avait sollicité ses services dans sa lutte contre les païens et les colonisateurs.
Sa mère SOKHNA KHADIDIATOU THIAM est la fille de DEMBA TABARA et de KHOUDIA NOOTÉ SECK. Une épouse vertueuse, aux qualités dignes d’éloges, incarnant tout ce qu’il y a de grandeur chez une femme. Elle est originaire de la famille de SERIGN MASSAMBA THIAM, un érudit d’une grande renommée, un éducateur qui contribua à la formation de grandes figures de l’Islam en SÉNÉGAMBIE.
SOKHNA KHADIDIATOU THIAM fut une femme travailleuse et très discrète qui a beaucoup soutenu son mari, surtout durant les périodes de soudure. KHADIDIATOU fut aussi appelée KHOUDIA ou KHORÉDIA une déformation par les Saloum-Saloum du prénom KHADIDIATOU. C’est pourquoi, durant la période d’adolescence, on donné le nom d’ABDOU KHOUDIA à EL HADJI ABDOULAYE NIASS.
Le livre intitulé  » Miracles de EL HADJI ABDOULAYE  » écrit en 1895 (1315) par un Mauritanien, mentionne EL HADJI ABDOULAYE comme étant un homme très intelligent, animé d’un désir permanent de quête du savoir, doté d’une volonté d’acier devant toute épreuve, très généreux envers les nécessiteux, surtout envers ses parents et très élégant dans son port vestimentaire.

EL HADJI ABDOULAYE NIASS fit ses études dans différentes écoles d’érudits :
– École de son père : EL HADJI ABDOULAYE NIASS commença ses études sous la direction de son père MOHAMMED NIASS. Auprès de lui, il maîtrisa et récita le Saint Coran et étudia les livres appelés  » Lakhdariyou  » et  » Rissala « .
– École de son oncle IBRAHIMA THIAM dit SERIGN KÉLLEL (1789-1890) : à la mort de son père en 1866, il se plaça sous la tutelle de son oncle IBRAHIMA THIAM et poursuivit ses études auprès de lui. Il y débuta les études de grammaire et d’orthographe jusqu’à la leçon sur  » LE PLURIEL DES NOMS  » . Durant cette période, son oncle lui dit un jour :  » ABDOU si tu aimes ta cousine LAYTI (AMINATA), je vais te la donner en mariage « . Alors il répondit sur un ton de plaisanterie qui caractérise les relations de cousinage :  » Elle n’est pas belle pour être mon épouse « . Pourtant, cette AMINATA THIAM sera sa deuxième épouse et mère de son fils aîné et khalife : EL HADJI MOHAMMED NIASS.
– École de son oncle MALICK NABOU NIASS, son oncle paternel et aussi son beau-père car c’est lui qui lui donna la main de sa première épouse.
– École de MATAR FANDIAYE NIANE à MBAM LAGHEM : il s’éjourna dans cette école à deux reprises pour y étudier l’Exégèse du Coran, la théologie et renforcer ses connaissances en grammaire et en orthographe.
– École d’AMADOU BOUCAR NIANG (décédé en 1917). Avec ce chef religieux, il existait un échange permanent de correspondances ; ce qui constitua une illustration de leur amitié. Certes il y étudia quelques sciences mais il enseigna certaines connaissances à AMADOU BOUCAR NIANG. C’est pourquoi, lorsqu’on parle de leurs relations, il faut mettre l’accent sur une certaine mutualisation de connaissances et une assistance réciproque.
– École du Mauritanien SALOUM IBN SAÏD : sa rencontre avec ce Mauritanien lui permit de renforcer ses connaissances sur les Hadiths du Prophète Muhammadﷺ.
EL HADJI ABDOULAYE NIASS s’était beaucoup investi dans la quête du savoir, mais il possédait également de solides connaissances non livresques que Le Tout Puissantﷻ accorde à certains hommes qui sont en permanence dans la voie de  » Siratoul Moustakhima « , la meilleure des voies.
À suivre: La lutte contre les païens et le colonialisme .

Source: Faydatidianiya.com – Extrait du livre Cheikh el Islam El Hadji Ibrahima NIASS, Imam de la Faydatidianiya (Mbaye Thiam)