Est né en 1905 à Keur Samba (GAMBIE) porte le nom de son arrière- grand- parent BAKARY. Le nom BAKARY est une déformation de Abou Bakar .Au Sénégal, ceux qui portent ce nom sont affectueusement appelés MBAYE, SADIKH, BOUBA, DONDE… On l’appelait également par le nom de Aboubacar Al Mousanna (Aboubacar N°2) par rapport au deuxième fils de son père qui porte le nom de Aboubacar (1er khalife du Prophète), ce dernier fut plus connu sous le nom de El hadji Babacar NIASS.
Serigne Mbaye est un demi-frère de Cheikh Ibrahima NIASS. Ils descendent tous les deux du même père (El hadji Abdoulaye).Des proches collaborateurs et des fidèles muqadams de Cheikh Ibrahima, il est le seul avec qui il existe des liens de parenté, de sang.
Son père El hadji Abdoulaye NIASS est un natif du Jolof qui s’installa au Saloum lorsque, Mouhamed NIASS, répondant à l’appel au jihad lancé par l’Almamy Maba Diakhou BA, avait quitté le village BELLI pour venir à NIORO DU RIP.
El hadji Abdoulaye participa aux résistances contre la pénétration française et aux guerres saintes menées par Maba Diakhou BA, et par ses successeurs son demi-frère Mamour Ndari BA et son fils Saer Maty BA.
Sur le plan religieux, El hadji Abdoulaye NIASS fut une référence admirée et respectée dans la TARIQA TIDIANE. Il effectua un pèlerinage à la Mecque en 1890 et un mémorable pèlerinage à FEZ(Maroc) en 1911. Au cours de son séjour à FEZ, il reçut un « lidiazza moutlakh », un sésame inexistant dans l’espace sénégambien et, Ahmed SUKEYRI l’éleva au rang de titre de Khalife de Cheikh Ahmed Tidiane. Il fut, après El hadji Oumar TALL, le deuxième chef religieux sénégalais, à recevoir ce titre.
Sa mère Sokhna Khadidiatou DIAW, est de la famille de Sira DIAW, une famille originaire du WALO. Dans l’histoire du Royaume du WALO, royaume précolonial situé dans le Bas du fleuve Sénégal, certaines fonctions étaient dévolues au clan des DIAW ; ce qui leur conférait une certaine stature dans cet Etat avec un siège dans le « sebb ak baoor » (Assemblée du peuple).
La vertueuse Khadidiatou DIAW fut un modèle de piété de respectabilité et de dévouement envers son illustre époux. Femme nourricière, elle plaçait sous son aile protectrice de jeunes talibés confiés au Marabout. Elle fut aussi, une femme très versée dans les études coraniques et les sciences islamiques.
L’histoire relata que son illustre époux lui demandait de donner la réponse à des questions d’ordre religieux qu’on lui posait.
EDUCATION:
Très jeune, Serigne Mbaye NIASS débuta ses études coraniques sous la férule de son père El hadji Abdoulaye NIASS .C’est vers l’âge de 12 ans, qu’il maitrisa et récita le Livre Saint .Par la suite, il s’engagea dans l’étude des sciences islamiques.
A la mort de son père en 1922, il exprima le désir de poursuivre ses études auprès de son demi-frère Cheikh Ibrahima NIASS. Mais ce dernier lui demanda gentiment d’aller plutôt prendre contact avec l’ainé de la famille, Khalifa Mohammed NIASS. Alors Serigne Mbaye, sur un ton ferme et sans ambages, réagit : « j’ai fait un choix irréversible de poursuivre les études à tes côtés. Si tu n’accèdes pas à ma demande, je me rendrai en Mauritanie pour la même cause .Un jour viendra, tu seras responsable devant notre père et tu lui rendras compte ».
Cette déclaration empreinte du sceau d’une détermination sans faille, amena Cheikh Ibrahima à le placer sous sa tutelle .Malgré une légère différence d’âge (5ans),
PIONNIER DE LA FAYDATOU :
Dans la nuit du Maouloud (nuit du 11 au 12 Rabbi al Awwal 1348) correspondant à la nuit du Dimanche 18 au Lundi 19 AOUT 1929 on se préparait à la célébration de la naissance du Prophète Mohammed (PSL) à LEWNA NIASSENE. Après le dîner, Cheikh Ibrahima NIASS fut plongé dans un zikr sans précédent. Pour faire baisser la température de son corps qui avait atteint un degré inhabituel, Serigne Ibrahima FALL lui servit une boisson à base de fruits de baobab….
SES ŒUVRES :
L’école de Serigne Mbaye NIASS forma de grands érudits et des figures emblématiques de l’Islam au Sénégal. Serigne Mbaye prenait en charge le talibé dans toutes ses dimensions pour en faire un bon croyant, un citoyen responsable et un être social avec toute la sociabilité requise.
Premier génération : El hadji Dame BADIANE El hadji Ousmane BADIANE du village de Lamarame ; El hadj Omar BITEYE et Ahmadou BITEYE du village de Kotti Netté ;El hadji NIANE de Keur Maba,Tafsir Kab THIAM du village de Keur Kékotto, El hadji Ibou SALL de Médina Sabah ; Tafsir Momath THIAM de Serrekunda(Gambie) ,Serigne Omar SALL qui fut son adjoint à la grande mosquée de Keur Madiabel ,Mbaye SARR et Mbaye Ngoumba THIAM de Keur Madiabel, Souleymane DIALLO de Sibassor,Elhadji Ibrahima NDIAYE, imam de Toubab Dialaw ; Mbaye Ndella POUYE, imam de Ndayane…..
Deuxième génération :Imam Modou NDIAYE(Toubab Dialaw), Ses fils Serigne Mouhamed NIASS et Serigne Barham NIASS, Serigne Ousmane THIAM(Keur Madiabel),Serigne Yakhya TAMBEDOU(Kaffrine),El hadji Babou SOKHNA,(Kébé Walo), El hadji Ibou THIAM (Kebe Walo)El hadji Oussseynou NIANE (DAKAR)………
Troisième génération :Mouhamed CISSE Ibn Serigne Aliou CISSE, , El hadj Moustapha GUEYE(Président des Ulémas du Sénégal) ; ses fils Cheikh Tidiane et TAYIB ,Serigne Modou SYLLA (DAKAR)
ECRIVAIN et POETE:
Il est l’auteur d’une belle collection d’œuvres littéraires en prose et en poésie, collection dans laquelle on peut retenir :
-NAFAHATOU KHOUDSIYA….. (Un souffle saint d’une sagesse divine)
-MOUHAWAROU BAYNA ROUKH WA NAFSI (Dialogue entre l’âme et le corps)
-ANTHOLOGIE DE POEMES et prières d’évocation d’Allah (Dans ce recueil, il glorifie le Prophète Muhammad, Cheikh Ahmed Tidiane et Cheikh Ibrahima NIASS
-CONSEILS A UN DISCIPLE envers son guide religieux
Serigne Mbaye effectua le pèlerinage à la Mecque à 7 reprises.il fit un ziarra à FEZ (Maroc) pour s’abreuver à la source du tidianisme, un voyage à Jérusalem, lieu de convergences des trois religions révélées.
Il effectua également, de nombreuses missions à l’étranger pour le compte de Cheikh Ibrahima. La plus célèbre fut la mission de 1948, effectuée en compagnie de Serigne Aliou CISSE au Soudan anglais.
Serigne Mbaye vu par Cheikh Ibrahima NIASS
Dans les correspondances de Baye NIASS destinées à Serigne Mbaye, on a relevé certaines expressions d’une haute portée :
« -Vers mon fils, l’âme de mon cœur…
-celui qui incarne les secrets d’Abou Bakr, khalife du Prophète,
-Tu m’adorais lorsque j’ignorais la signification du verbe adorer
-Tu occupes une place de choix dans mon cœur
– Mon fils et parent, véridique disciple (mouride sadikh)…ma silhouette
Il a rendu l’ame le Dimanche 8 Juillet 1973