Il est né vers 1900 à SABAKH dans la contrée du SANDIAL. Cette province qui est à cheval sur les Etats du Sénégal et la Gambie, couvre une partie de l’arrondissement de Médina Sabakh (Sénégal) et une partie de la région de FARAFEGNE(Gambie).
Son père Babacar FALL est d’origine mauresque, il habita, d’abord au village de PALENE SANDIAL au Nord-Est de la ville de FARAFEGNE, avant de s’installer au village de SABAKH SOCE à sept miles (1mile=1609 m) à l’Ouest de cette même ville .C’est là qu’il s’éteignit vers 1902.Dans son legs figurait un livre du Saint Coran destiné à son fils Ibrahima FALL, cela illustra son attachement à l’éducation coranique de son fils.
Sokhna Rokhyatou SALL (Rokhy SALL), mère d’Ibrahima FALL est de la grande famille Thiallène du village de GUEDE ; elle est originaire de la région du FOUTA. Dans sa région natale, berceau de l’Islam au Sénégal, creuset de plusieurs érudits, elle reçut de ses parents, une excellente éducation islamique.
EDUCATION DE SERIGNE IBRAHIMA FALL :
Orphelin de père à très bas âge, environ 2 ans (il ne connait même pas son père), Ibrahima FALL fut placé sous l’aile protectrice de son oncle paternel Serigne Malick FALL qui résidait à KEBE MBOUDAYE. Ce dernier lui donna une solide éducation. Ainsi, le jeune Ibrahima dont le dynamisme, la volonté et l’intelligence furent appréciés par tous, maîtrisa très tôt, le CORAN .Dans le « dara » (école coranique), il assistait les plus jeunes talibés dans l’apprentissage du Livre Saint et faisait office de répétiteur pour les apprenants plus âgés.
Lorsque Ibrahima FALL termina ses coraniques, à l’âge adolescent, accompagné de Pathé KEBE, il se rendit à SABAKH SOCE dans l’intention de se recueillir sur la tombe de son père. Arrivés sur le site, lui et son accompagnateur engagèrent la récitation du Saint Coran pour le repos de l’âme de son père.
Dans la station debout, ils récitèrent, de la sourate « Baqara » à la sourate « Mariama », mais, pour ne pas importuner l’assistance, ils décidèrent de quitter les cimetières et de terminer cette séance de récital coranique à la maison. Dans cet exercice, l’objectif visait outre les prières pour le repos de l’âme de son père, à démontrer qu’il respectait le vœu de son père : Ce fut un hommage posthume à un homme très attaché à la culture islamique.
Il commença l’étude des sciences islamiques surtout le « laxdariyu » sous la férule de son oncle paternel. Par la suite, il se rendit au village de DIAMAL chez le marabout Tafsir Aliou CISSE. Il séjourna pendant deux ans dans l’Université de Djamal, et y apprit certaines sciences islamiques à travers les livres comme le « Risala » et le « Makhaama ».
Mais sur la demande de ses parents, demande motivée certes, par une affection sans faille et une volonté de l’initier à la vie familiale, il retourna au village de KEBE MBOUDAYE.
SES PREMIERES RENCONTRES AVEC CHEIKH IBRAHIMA NIASS:
Vers la fin de la deuxième guerre mondiale (1919), El hadji Abdoulaye NIASS ,en compagnie de son fils Cheikh Ibrahima, rendit une visite de courtoisie à son ami et muqadams Serigne Ousmane KEBE qui résidait au village de KEBE MBOUDAYE. Les talibés lui réservèrent un accueil chaleureux Il y présida la prière de Timis (coucher du soleil), la séance de wazifa et la prière de Guéwé (prière de la nuit).
Après le diner, Serigne Ousmane KEBE sollicita et obtint de Serigne Malick FALL l’accueil dans sa maison du jeune Ibrahima NIASS (Baye NIASS).Alors, il ordonna à Ibrahima FALL de préparer sa chambre afin d’y passer la nuit avec ce fils de El hadji Abdoulaye NIASS.
Lorsqu’arriva le moment d’aller au lit, Ibrahima FALL, très attaché au sens de l’hospitalité, aménagea une natte à même le sol pour y dormir et se proposa de laisser le lit à Ibrahima NIASS. Ce dernier déclina l’offre.
Finalement, après moult conciliabules, les deux consentirent à dormir dans le même lit, un lit en tiges de sorgho avec un matelas en paille. Alors s’engagea une causerie qui ne se termina à l’aube.
Baye NIASS lança le débat en disant à Ibrahima FALL : « Ton père est un grand waliyou (érudit doté de pouvoirs mystiques). Toi, tu es né à SABAKH-SANDIAL en Gambie et moi, je suis né à TAIBA NIASSENE ; pourtant nous sommes nés la même année et nous portons également, le même prénom : Ibrahima ».
Ibrahima FALL lui répondit en ces termes : « Il ne faut pas pousser ce débat assez loin, tout le monde est convaincu que, ton père qui est parmi nous aujourd’hui, est incontestablement le plus grand waliyou de ce pays ».
Serigne Ibra FALL à NIASSENE MALICK ABSA :
Au cours d’une visite à Medina Baye, le chef de Canton Thiéndella FALL, sollicita auprès de Cheikh Ibrahima NIASS, l’affectation dans sa localité d’un chef religieux pour enseigner le Coran et la Sunna du Prophète, diriger les prières et s’occuper des rituels pendant les cérémonies religieuses. Sa demande trouva une suite favorable auprès du Cheikh qui décida d’y envoyer son « parent » Ibrahima FALL , avec comme consigne de veiller sur lui. Le Marabout parle de « parent » pour la simple raison qu’ils portent le même nom patronymique : FALL .
Alors Serigne Ibra FALL, toujours au service de son Marabout, s’exécuta sans hésitation .Il s’installa dans le village de NIASSENE MALICK ABSA (Derrière la ville MBIRKILANE)
Serigne Ibra FALL à THIAMENE DIOGO:
L’installation définitive de Cheikh Ibrahima NIASS à MEDINA, créa un vide dans la localité polarisée par le village de KOSSI. De ce fait, les habitants du village de THIAMENE DIOGO sollicitèrent auprès du Marabout, le retour d’Ibra FALL.
De nouveau, sur ordre de Baye NIASS, Serigne Ibra FALL retourna s’installer dans le village de THIAMENE DIOGO. Après un séjour de deux ans, il quitta ce village pour fonder le village de AYNOU MAHDI
Malgré de longs séjours dans des lieux assez éloignés de son Guide religieux, Serigne Ibra FALL ne divorça jamais avec la cité du Cheikh où il disposait d’une résidence secondaire. Il faisait la navette au rythme des saisons entre le monde rural (saison des pluies) et MEDINA (saison sèche)
FONDATION DU VILLAGE DE AYNOU MAHDI (KEUR CHEIKH IBRA)
C’est près de KEBE MBOUDAYE, village considéré comme son royaume d’enfance qu’il fonda un village appelé AYNOU MAHDI en souvenir du village natal de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif (RTA) qui se trouve en Algérie.
Dans ce village, il se consacrait aux enseignements, à l’éducation spirituelle des talibés (tarbiya) et aux activités agricoles. Mais il est utile de rappeler que, depuis cette période, il s’était fait un devoir de s’investir dans le ravitaillement de poulets, de pintades, d’ovins et caprins à la famille de Cheikh Ibrahima NIASS.
A côté de son marabout il assurait les fonctions d’intendance .Il était « le Ministre de la sécurité alimentaire ».Dans sa concession, il avait aménagé un enclos à la hauteur et aux dimensions impressionnantes dans le seul but d’y pratiquer l’élevage de volaille afin de parer une éventuelle pénurie dans le ravitaillement en produits aviaires et ovins de Cheikh Ibrahima NIASS.
VOYAGES A EXTERIEUR:
Pèlerinage aux lieux saints de l’islam
En 1951/952, en compagnie de Cheikh Ibrahima, il effectua le pèlerinage à la Mecque et lorsqu’il fut devant la Kaaba, sur ordre de son marabout, il formula les prières suivantes :
-Qu’Allah nous accorde la paix
-Qu’Allah nous accorde les moyens de vivre décemment
-Qu’Allah fasse de Médina Baye NIASS, un pôle de l’Islam à l’image de la Mecque et de Médine et que la Kaaba soit transférée à Médina Baye.
Lors de son rappel à DIEU, El hadji Abdoulaye Ibrahima NIASS déclara que ces vœux se sont exhaussés car actuellement, des Saoudiens quittent la Mecque et Médine pour venir se recueillir à Médina Baye
Que dire de cet homme aux qualités exceptionnelles, pour conclure :
SABAKH SANDIAL, starting bloc d’un renouveau islamique
Eléphant balisant le sentier sinueux pour les âmes égarées
Régulant ainsi ,la marche triomphale de la FAYDATOU .
Infatigable serviteur du Cheikh,, partout et pour tout,
Général, à la tête des légions de la FAYDATOU
Navire nourricier ancré au port de la FAYDATOU
Educateur, guidance sur la sirratoul moustakhiima
Incarnation de toutes les qualités à la fois d’un disciple et d’un Cheikh.
Bienfaiteur, vous avez toujours soulagé dans les moments de doute
Rédempteur qui fit jaillir la Lumière à KOSSI, LEWNA, MEDINA … en AFRIQUE
Al hamdou lillahh ! Gloire au Seigneur !