Seyda Mariama Niass, vous êtes la fille du vénéré Cheikh Al Islam,?Ibrahima Niass?« Baye »,?vous êtes aussi à la tête d’une école coranique et Franco-arabe.
Pourriez-vous vous présenter un peu plus??
Assalamou halaykoum?! Je suis Cheikha Mariama Ibrahima Niasse,?fille de Baye Niass et de Aïssatou Sarr.?Je suis née dans le Sine-Saloum,?plus précisément à Kossi, là où mon vénéré père,?Cheikh Ibrahima Niasse, a lancé la Fayda.?Ensuite, j’ai grandi à Médina Baye à Kaolack et j’ai intégré très jeune l’école coranique. En fait,?alors que je n’avais que 5 ans,?Baye Niass disait qu’il voulait se charger personnellement de mon éducation coranique. Au moment de son premier pèlerinage à La Mecque, mon père avait décidé de me confier à quelqu’un d’autre, puisqu’en ces temps-là rallier La Mecque était une épreuve difficile,?il arrivait même que des pèlerins meurent en cours de route. Baye Niass me confia alors à un Maure du nom de Ahmad Ould Rabahni pour mon apprentissage coranique. Ce dernier avait un fils qui s’appelait Mohamed Ould Rabahni Abdallah qui se relayait avec lui pour assurer notre initiation.?J’ai continué comme ça mon apprentissage jusqu’au retour de mon père de La Mecque. Par la suite,?j’en étais arrivée à maîtriser totalement le Coran, alors que Baye Niass m’avait enseigné à côté quelques secrets du Livre Saint. Ensuite, ce fut au tour d’un certain Ahmad Thiam d’assurer la partie ésotérique de l’enseignement, sous l’insistance de mon père. Par la suite, je me suis mariée avec Ahmadou Kane,?que tout le monde connaissait à l’école coranique de l’avenue Malick Sy. Mais j’avais toujours rêvé de fonder ma propre école coranique.?J’ai ouvert mon premier Dahra en 1951 et beaucoup d’enfants sont passés sous ma main.
Peut-on savoir vraiment votre date de naissance??
Je suis née le 12 décembre 1934 et je suis venue à Dakar en 1951.?Je me suis mariée dans la foulée et c’est mon mari qui m’avait offert sa maison pour que j’en fasse une école coranique. Comme je le disais aussi,?je ne peux plus compter le nombre d’enfants qui ont été formés dans cette école.
Combien d’enfants a eu votre maman?quand on sait l’importance de la descendance du Cheikh Al Islam ?
J’ai 4 frères et 4 sœurs de même père et de même mère.?L’aînée se nomme Fatoumata Zahra,? c’est la maman de l’ancien Imam de la mosquée de Médina Baye,?Assane Cissé(RA).?J’avais une autre sœur qui s’appelait Khady, malheureusement elle est décédée récemment. Il y a ensuite Rokhaya, ?Oumou Khalsoum, ?Hawa Niass et j’ai une petite sœur qui s’appelle Oumou Khayri. Moi, je viens avant Oumou Khayri. Parmi les garçons,?il y a feu El Hadji Abdoulaye Niasse,?c’était l’aîné de Baye Niass,?Serigne Makhi Niass,?Mouhamadou Lamine dit Baba Lamine.?J’ai d’autres frères et sœurs aussi qui sont décédés. Ma mère aussi est décédée trop tôt?à l’âge de 35 ans.
Quelles étaient vos relations avec votre père,?Baye Niasse??
(sourire)?J’ai vécu plein de bons moments aux côtés de Baye Niass et je n’ai que des souvenirs extraordinaires avec lui. En tant que père,?il m’aimait beaucoup et a toujours eu à mon égard un regard à part. Nos relations étaient toujours exclusives.?Je ne le dis pas pour tirer la couverture à moi, mais je rends grâce à Dieu d’avoir eu de telles relations privilégiées avec Baye Niass.?C’est Dieu même qui dit dans le Coran que «Nul ne doit s’auto glorifier à part Dieu qui se connaît mieux que quiconque».?Mais cela n’empêche qu’il faut rendre grâce aux personnes à travers Dieu bien sûr et témoigner de ses bienfaits. Il faut toujours arriver à discuter et à témoigner de la Miséricorde de Dieu et cela Baye Niass ne cessait de l’enseigner. Mon père n’a cessé de m’aimer et ma mère aussi adorait Cheikh Ibrahima Niass. Mon père m’a tellement chouchoutée qu’il m’amenait très souvent avec lui dans ses voyages. Quand je suis parvenue à maîtriser entièrement le Coran,?mon père était si heureux qu’il m’avait offert deux coffrets d’or de la valeur de plusieurs dollars. En plus de cela,?enfant, un cheval m’avait mordue et Baye Niass s’était précipité ensuite pour m’offrir l’animal. Pour montrer à tous les notables de la ville de Médina Baye et maîtres coraniques que sa fille maîtrisait le Coran, Baye Niass avait organisé alors des séances de récitation après la dernière prière du soir. Pendant trois nuits, devant une assemblée exigeante,?je récitais 20 versets du Coran à chaque fois. Il en était comme ça pendant les trois nuits et après la prière du soir. Au terme de cette troisième nuit, mon père avait organisé une grande fête en mon honneur et avait convié toute la ville.?J’ai eu la chance aussi d’avoir un époux qui aimait les textes saints et c’est comme cela que quand je suis venue rejoindre le domicile conjugal à Dakar,?dans lequel mon mari m’avait aménagé une grande place pour démarrer l’école coranique. Des gens amenaient leurs enfants de partout, ?du Sénégal, ?du Nigeria,?du Togo,?du Ghana,?etc.?Il a fait aussi que tout fonctionne bien dès le début.
Comment s’est passée ensuite votre initiation à l’œuvre de votre père??
A côté de mon apprentissage du Coran,?mon père avait toujours veillé à ma spiritualité et à l’âge de 15 ans je prenais le wird Tidjane qui est un des points de départ de l’enseignement de Cheikh Ahmed Tidjane et de Baye Niass.?Et avant de me marier,?mon père avait fait en sorte que je fasse le Tarbiyou, ?c’est-à-dire aller à la quête de Dieu et de ses innombrables secrets. Je tire tout mon bonheur de l’enseignement du Coran aux enfants. Je dirais même avec beaucoup d’humilité que je tire tous mes succès de là. Une fois,?au début de son premier mandat dans les années 80,?le Président Abdou Diouf avait fait un voyage à Taïba Niassène et un de mes élèves avait récité devant lui et de fort belle manière quelques versets du Coran. Séduit,?le Président Diouf avait demandé à l’assistance l’origine de cet enfant et de son école. On lui avait alors répondu que c’était l’élève de Seyda Mariama Niass,?une des filles de Baye Niass qui se trouve à Dakar. Abdou Diouf s’est approché alors de moi et m’a dit?: «Madame,?comment se porte votre école??» Je lui ai alors répondu que nos locaux étaient très exigus et que j’avais de plus en plus de problèmes pour recevoir les enfants. Il m’a alors dit de venir le voir à son retour à Dakar.
Et vous êtes allée??
Oui. Quand je suis allée à l’audience, l’ancien Président du Sénégal m’a offert un terrain de 35 000 m2?(le téléphone sonne et elle s’énerve un peu).?C’est l’endroit où l’on se trouve actuellement et la pose de la première pierre s’était effectuée en 1984.?Mais l’on a vraiment achevé les travaux qu’en 1994.?L’inauguration s’était faite en présence de Sultan, un prince Saoudien. Il fait partie de la famille du défunt Abdul Aziz bin Fahd,?Emir Sultan. Par la suite, je m’étais rendue à La Mecque avec un de mes élèves et des femmes de là-bas m’avaient réservé un accueil de premier plan. Elles étaient même étonnées par ma maîtrise du coran et me posaient des questions sur mes méthodes d’enseignement. Ce qui se passait, c’est qu’elles mettaient plus d’une année à arriver au résultat que je réalisais en peu de temps.?C’était en 1986-1987 et des écoles et des associations féminines de l’Arabie Saoudite me réclamaient beaucoup.?J’étais allée également à Abu Dhabi,?une dame Cheikha Fatima était tombée sous le charme de mes élèves et m’avait dit qu’elle m’aiderait pour l’érection de mon école au Sénégal. Mais, en retour, elle me promettait la nationalité de son pays pour que je reste là-bas à enseigner le coran aux petits Arabes. Ce que j’ai refusé parce que pour moi, ma mission était au Sénégal,?mon pays. Je lui ai alors dit d’amener ces petits au Sénégal si elle le voulait pour leur apprentissage. Mais entre-temps, Cheikha Fatima avait respecté sa parole et m’a beaucoup aidée pour mon école coranique de Dakar.
Combien avez-vous investi dans votre école??
Je ne saurais le dire pour la bonne et simple raison que j’ai investie là-dedans sans calculer. Dès que je recevais de l’argent, je le mettais dedans sans calculer. Mais c’est une grosse somme. (Elle se tourne vers son homme de confiance qui explique à sa place)?: «C’est quelque chose qu’on a réalisé en plusieurs fois et non d’un seul coup. Pour la construction du premier bâtiment, ?cela s’est fait après la subvention du Sultan Ben Abdul Aziz lors du 6e sommet de l’Oci en 1991.?On avait participé aux activités du sommet et organisé des lectures de coran. Cela avait fait un grand effet et à la suite de ça, ?le sultan nous avait donné 200 000 dollars (environ 100 millions F Cfa) et avec cette somme nous avions érigé le premier bâtiment. Ensuite, ?Cheikha Mariama a poursuivi la construction avec ses propres moyens.?C’est en 2000, lors d’une visite du ministre de l’Intérieur Saoudien qui avait donné une somme du même ordre que Sultan, que nous avions terminé le deuxième bâtiment. Mais il y a deux à trois bâtiments que nous avons construits sur fonds propres. Tous les autres sont le fruit de dons.»
Vous avez des méthodes d’enseignement originales qui font la réputation de votre école. Quel est votre secret??
Je dirais tout simplement que c’est un don de Dieu?(elle récite un verset pour remercier le bon Dieu). Mon père était témoin de mon amour pour le Coran et j’avais souvent voyagé avec lui pour des périples intellectuels à travers le monde musulman. Et j’avais enregistré les méthodes d’enseignement des Arabes au fil de ces voyages. Mais personne ne m’a rien appris,?même pas un marabout.?J’ai tout emmagasiné toute seule.?C’est après que je suis venue appliquer les mêmes méthodes à mes élèves et quand je vais à La Mecque, on me répète souvent que mes élèves récitent le Coran comme peu d’enfants. Je pense que ce sont les bienfaits de notre Seigneur et ceux de mon vénéré père.
Qu’est-ce que votre père,?Baye Niass, vous aurait il légué de spécial sur le plan spirituel??
Il m’a légué beaucoup de choses sur le plan spirituel. Beaucoup de choses que je ne saurais énumérer.
Comme quoi??
Vous savez je me lève tous les jours à 4h du matin, ensuite je réveille les enfants et l’on apprend le Coran jusqu’à la première prière de l’aube. Après la prière, ?ils rejoignent l’école coranique et moi, je me recouche un peu. On continue sur ce rythme toute la journée,?à leur retour de l’école. Mais c’est une activité qui me comble,?j’aime infiniment le Coran et son enseignement.
Faites-vous toujours dans l’enseignement??
Jusqu’à ce matin encore j’ai enseigné le Coran à mes petits?(rires).?Je ne fais que ça et je le ferais encore tant que ma santé me le permettra.?J’ai enseigné le Coran à des enfants qui sont devenus aujourd’hui de grandes personnes et qui m’aident actuellement à tenir la barque. La personne que vous voyez là-bas, en fait partie?(elle désigne du doigt un homme couché derrière le lit).?Quand il est venu ici pour la première fois,?il n’avait que 4 ans et il était arrivé du Togo. Toutes les grandes personnes qui se trouvent dans cette maison m’aident à tenir l’école, alors qu’au début j’étais toute seule à Malick Sy. Une fois,?un ministre algérien était venu à la maison me rendre visite et j’avais appelé les enfants pour qu’ils lui récitent des versets du Coran comme cela se fait de coutume ici. On a commencé à discuter,?je lui ai servi à boire et, au bout, il m’a demandé de lui montrer mon école. Je lui ai alors répondu que c’était ça mon école,?une chambre où les enfants venaient apprendre le Coran. Il s’est alors étonné et n’en croyait pas ses oreilles. Il m’a ensuite demandé comment je faisais quand il n’y avait plus de places dans la chambre. Je lui ai dit qu’on ouvrait alors le salon,?le perron,?la mosquée, pour les autres,?bien vrai que la situation n’était pas commode.?A la suite de ça, je m’étais rendue un jour au Nigeria et de là-bas, on m’a appelée de Dakar pour me dire que les Algériens avaient acheminé du matériel de construction à la maison. Le ministre m’a alors remis,?à mon retour, 45 millions et m’a dit que c’était pour l’achat d’une maison mieux lotie.?C’est avec cet argent que j’ai acheté la maison de Mermoz.
Pour quelles raisons habitiez-vous avant dans une maison exiguë?? ?Etait-ce volontaire??
Non. Mais je n’avais pas le choix et il faut savoir que j’avais déjà beaucoup d’enfants à ma charge et vous savez comment ils sont. Les petits sont très turbulents et ce n’était pas évident. Mais mon mari m’épaulait beaucoup et ne rechignait jamais à me donner des moyens ou d’autres espaces pour accueillir les enfants.?J’ai accueilli ici des enfants qui sont devenus d’éminentes personnalités et des hommes reconnus dans le pays.?Quelqu’un comme Babacar Ndendé Mbaye a été à mon école et d’autres personnes connues ?des ministres.
Est-ce que ces personnes connues vous ont aidée en retour??
Ils ne me sont d’aucun secours. Ils ne m’ont jamais aidée.?L’autre jour, j’ai croisé Babacar Ndendé en Mauritanie lors de la prestation de serment du Président mauritanien qui est un disciple de Baye Niass et en même temps un frère.?Babacar m’a alors dit qu’il était maintenant à Paris avec le Président Abdou Diouf et il m’avait dit qu’il me rendrait visite. Je ne l’ai toujours pas vu.
Quels sont vos rapports avec vos autres frères,Baba Lamine Niass,?Serigne Mamoune Niass??
Ce sont mes frères, mais en plus je les ai éduqués tous à la mort de leur mère qu’ils ont perdue très tôt. Que ce soit Baba Lamine,?Serigne Mahi,?Serigne Mamoune,?ils sont tous passés entre mes mains très petites.?C’est ma propre mère qui les avait pris en charge dans le Dahra. A la mort de maman,?j’ai pris le relais. Il en était ainsi de leurs propres enfants que j’ai contribué à enseigner le Coran. Mais j’entretiens de très bonnes relations avec tous mes frères et cela va de Fatoumata Zahra,?l’aînée, au plus petit d’entre eux. Ils m’ont toujours soutenue en retour et je leur en ai reconnaissante.?D’ailleurs,?ils m’ont toujours confié leurs enfants et c’est là une preuve de leur gratitude envers moi.
A part le Sénégal,estce qu’il vous arrive de voyager pour dispenser des cours du Coran??
Je rends encore grâce à Dieu de me donner encore la force de parcourir le monde pour enseigner le Coran. Je ne m’arrête pas et je suis tout le temps en déplacement.?C’est Dieu qui recommande dans le Coran de parcourir la terre pour étendre ses connaissances.?C’est ce qui me confère d’ailleurs toute cette expérience dans l’enseignement. Je suis reconnue partout et même à La Mecque,?ils savent qui je suis.?J’ai été une pionnière au Sénégal et je me suis investie très tôt et tous ceux qui s’agitent maintenant ne pensaient pas le faire à l’époque.
Quelle langue parlez-vous quand vous vous rendez ailleurs que dans les pays arabes??
Disons que je continue à parler arabe ou bien quand le besoin se fait sentir, je me débrouille comme je peux. Mais en général quand je ne me rends pas dans les pays arabes,?je vais chez les Haoussa et eux je m’entends bien avec eux.?D’ailleurs, ici dans mon école,?j’ai beaucoup de jeunes Haoussa avec moi. Je me débrouille,?même en anglais,?I try?(rires).
Où avez-vous appris l’arabe??
Dès que j’ai été en âge de parfaire le Coran,?mon père m’a appris l’arabe. Je n’ai jamais été ailleurs pour apprendre l’arabe puisque mon père n’était jamais allé ailleurs non plus pour apprendre quoique ce soit. Tout ce qu’il savait,?il l’avait appris dans la cour de son propre père.?Il en a été pareil pour nous tous. Même ceux de mes frères qui étaient allés en Egypte avaient déjà des savoirs. Mais mon père tenait à ce qu’ils aillent là-bas pour s’ouvrir au monde et voir d’autres choses. Mais ils avaient déjà le bagage nécessaire pour aller partout.
Estce que vous pouvez revenir sur l’épisode de votre petit élève qui avait été tué par une grenade vers l’Université de Dakar??
Oui,?d’ailleurs j’avais sa photo ici dans ma chambre. Elle est où la photo?? (elle se tourne vers ses hommes de confiance).?il s’appelait Moustapha Fall.?Mais avant ça vous devriez savoir pourquoi j’ai ouvert l’école. Je m’étais rendu compte, qu’à chaque fin d’année scolaire, tous les enfants regagnaient leurs domiciles et la maison devenait vide. A la suite de ça,?j’avais décidé d’ouvrir l’école coranique pour retenir les enfants ici, durant les vacances scolaires. Je ne connais rien de l’enseignement français, mais j’avais remarqué que certains petits n’avaient rien à faire à la descente de l’école française. Je m’étais juré que j’y mettrais fin et c’est comme ça que j’ai ouvert des écoles coraniques un peu partout.
D’où vous vient votre amour pour les enfants??
C’est le fait du Bon Dieu et je n’y suis pour rien.?J’ai toujours été avec les enfants et je crois que c’était écrit.?C’est une mission. Vous voyez ce petit-là,?il s’appelle Ahmad (un charmant bout d’homme de type mauritanien monte alors sur le lit à ses côtés),?sa maman me l’a envoyé alors qu’il n’avait que deux jours. Elle m’a téléphoné en me demandant à quel âge je récupérais les enfants. Je lui ai répondu que je les prenais autour de 4 ans et elle m’a alors promis qu’elle me l’amènerait à sa naissance et elle a respecté sa parole.?Ahmad n’avait que 2 jours. Et il y a des cas similaires aussi d’autres enfants qui sont venus de la Mauritanie, du Nigeria et d’autres pays d’Afrique. Un jour, mon frère El hadji Abdoulaye m’a appelée pour me dire qu’on lui avait envoyé un enfant et qu’il allait me le renvoyer,?c’est l’autre Mohamed que vous voyez là-bas?(il désigne un enfant d’une dizaine d’années qui pianote sur l’ordinateur).?A l’âge de 5 ans, il était en mesure de réciter tous les versets du Coran.
Est-ce que les parents reviennent vers vous pour récupérer leurs enfants??
Non, c’est une sorte d’hadiyya qu’ils font et ils savent que leurs enfants ne pourront recevoir meilleure éducation qu’ici. Je ne devrais même pas en parler, mais ces enfants croient tout simplement que je suis leur maman.
Mais avez-vous des nouvelles de leurs parents??
Je ne peux pas en parler, ?c’est un secret.