(Nécrologie) : Serigne Sidy Ahmet Sy de Tivaoune n’est plus

Serigne Sidy Ahmed Sy

Serigne Sidy Ahmed Sy faisait office de gardien du temple de Kër Serigne Babacar Sy sis en plein centre-ville, plus précisément à la Rue Thiers (actuelle Amadou Assane Ndoye), à quelques encablures de la Zawia Seydi El Hadji Malick Sy.

Homme d’ouverture, d’un abord facile qui suscitait l’admiration de tous ceux qui ont eu à le côtoyer, il a fait ses humanités dans des domaines aussi divers que , la théologie, le droit musulman, la grammaire arabe et la doctrine Tidiane.

Ascète, citoyen et discret:

Sa bonhomie -qui n’est pas sans rappeler son illustre père qui a fondé cette maison, qui a été un foyer ardent où des générations de Dakarois feront leur apprentissage du Saint- Coran- donne l’exacte mesure de la discrétion qui a toujours caractérisé celui qui vient de quitter ce bas-monde, sur la pointe des pieds, comme il aura vécu sur terre avec discrétion.

Fils de Seirigne Babacar Sy et de Sokhna Rokhaya Ndoye, Sidy Ahmed Sy, qui a vu le jour en 1933, fut confié au maître coranique Massow Fall, chargé par son père de dispenser l’apprentissage du Coran dans la maison. La maîtrise du livre saint lui donne une base solide qu’il consolide sous la direction de Serigne Mayoro Diop.

Amadou Sarr, un Moukhadam de El Hadji Malick Sy, se chargera de l’initier aux autres sciences religieuses, notamment le Mahamat Harriri, le Nahwou (grammaire) et d’autres livres de référence de la Charia. Alors que le soufi Amadou Aly Mbaye intervient pour l’initier au « Khilazou Zahab » (L’Or décanté), la biographie du prophète Mohamed (Psl) écrite par El Hadji Malick Sy.

Service militaire en 1956:

Fort de ces prérequis, Sidy Ahmed Sy fit sienne la maxime qui veut que « le musulman doit chercher le savoir du berceau au tombeau » et qu’il ne peut y avoir de frontières dans la recherche. Tivaouane, la cité de son grand père, se révèle être cette citadelle qui lui permet d’étancher encore cette insatiable soif de connaissance et de spiritualité. Les multiples échanges avec ses frères lui seront très précieux dans sa formation.

Serigne Ahmed Sy parachèvera une partie de sa formation dans le service militaire en 1956 et en sortira, un an après, avec un certificat de bonne conduite signé par le général Gerlotto. Autodidacte dans la culture française et imbu des sciences de la Théologie, du droit et de la grammaire arabe mais aussi des arcanes de la doctrine Tidjane, Sidy Ahmed s’illustra également dans le domaine de l’art et particulièrement dans la calligraphie.

L’art de l’écriture, qu’il pratiquait en dilettante, était l’une des particularités de son homonyme Sidy Ahmed Sy Malick qui avait, à son temps, écrits de ses propres mains un exemplaire du Coran. Tout comme son frère aîné, Serigne Habib Sy disparu en 1976 après s’être distingué par une grande densité intellectuel à côté de son père Serigne Babacar Sy.