Baye recommande à chaque disciple qui se réclame appartenir à sa « Fayda » de maîtriser par cœur ce présent avis de conseil, de le reproduire, de le diffuser, et d’en garder une copie qu’il devra lire et relire chaque jour et en permanence.
Au Nom d’Allah, Le Clément, le Miséricordieux, Le Tout Puissant, L’Impérieux. Et que les deux Paix soient avec le Messager, le noble serviteur qui a dit : « Ô Fâtima fille de Muhammad, je ne peux rien faire à ton égard auprès d’Allah ».
Mes salutations à mes fils spirituels Ahmed Thiam et Malick Sow et à tous ceux qui s’estiment être rattachés à moi.
Deux types d’individus ne font pas partie des miens ni de cette voie (la Tarîqa) :
. un majzûb (un attiré en la Sainte Essence ayant connu l’extinction « al fanâ ») qui néglige de se plier et suivre la législation divine d’où émane la lumière qui guide vers un savoir se rapportant aux perfections intellectuelles et aux devoirs spirituels.
. et un sâlik (un aspirant en quête de la Réalité) qui refuse d’ouvrer pour sa purification spirituelle auprès d’un guide compétent pour lui ôter les voiles ténébreux des existants illusoires qui l’empêche l’accès à l’Essence divine.
Ces deux individus ne respirerons jamais mon parfum tant qu’ils resteront dans leur « état » respectif (hâl) et aussi longtemps qu’ils arrêteront leur « progression spirituelle » (sayru).
Et comme vous le savez, il est de ma modalité propre que quiconque admire ma conduite et désire par conséquent compter parmi mes disciples, se doit alors de s’engager dans ma voie telle qu’elle est définie, par les paroles et les actes, tout en se conformant aux prescriptions et en s’abstenant des prohibitions intérieurement et extérieurement. Il se doit aussi d’être animé d’une soif excessive et d’un amour ardent et passionné d’atteindre l’agrément d’Allah et de Son Messager.
Quant à celui qui se considère comme un des nôtres puis incarne une attitude entièrement contradictoire avec la pure et noble Shari’a, par l’accomplissement des prohibitions et par le renoncement aux recommandations, j’atteste devant Allah et vous prend à témoins que je me lave les mains à l’égard de cette personne. Ô Seigneur je suis innocent auprès de Toi de ce qu’ont forgés ces gens là. « Que ceux qui contrecarrent les décisions du Messager d’Allah prennent garde d’être jetés dans la confusion ou accablés d’un cruel châtiment » [Sourate 24 verset 63]. « Croyants, repentez-vous tous devant Allah . » [Sourate 24 verset 31].
Et vous allez sans doute me dire que mon disciple est un réservoir rempli des secrets des trois présences divines, oui c’est exact. Mais où est mon disciple parmi vous ? Il est certes plus rare à retrouver que le mercure rouge (kibrîtul-ahmar).
Et s’il en est ainsi – par rapport à ce que vous dites- je n’hésiterais pas à retirer l’autorisation de tout Muqaddam (maître désigné pour diriger et guider les disciples dans la Voie) qui voit se dérouler autour de lui des pratiques illicites sans pour autant exercer son devoir de faire respecter le dogme religieux, à moins qu’il soit dans l’incapacité d’en faire face : dans ce cas alors il doit s’éloigner de ces transgresseurs et émigrer vers Allah, vers Son Messager et vers nous.
Et je jure par Allah que rien n’a interrompu la marche spirituelle (as-sayru) de ces gens, au point qu’ils retournent aux jouissances mondaines, que leur longue absence à mes côtés. En réalité, celui qui me fréquente souvent parvient à oublier le goût du plaisir charnel. En effet il y en a de jeunes adolescents qui ont oublié le goût du plaisir, à tel point que certain d’entre eux oublient leurs épouses avec lesquelles ils n’entretiennent un rapport que sur autorisation et avec contrainte.
C’est cela le profil de mes disciples, pas d’autres !
Alors est-il indispensable de retourner vers Allah par le repentir, par l’accomplissement des prescriptions, par le renoncement aux prohibitions, par l’ascèse, par le contrôle de soi et la recherche du savoir. Allah s’est adressé à l’Allié des alliés (waliyul-awliyâ’) : « Et dis : « Ô mon Seigneur accroît mes connaissances » » [sourate 20 verset 114].
Pour ainsi dire qu’il s’impose au disciple de ne jamais interrompre sa marche spirituelle, quitte à ce qu’il n’hésite, s’il parvient à mon Seuil et constate que son grade me dépasse, à aller s’orienter vers un autre Maître (Sheikh) réputé jouir auprès d’Allah d’une station plus élevée que la mienne.
Et sachez -qu’Allah vous accorde Sa Miséricorde – que la plupart des prêcheurs obstruent aux gens le chemin vers Allah par faute de droiture (istiqâma). Et celui qui prétend guider vers Allah puis fini par en obstruer la voie, celui-là mène une guerre contre Allah et finira ainsi parmi les gens maudits et bannis en ce qu’il est la cause d’une telle situation.
Donc il vous faut impérativement nous fréquenter très souvent pour tenir de nous les règles de bonne conduite inhérentes au perfectionnement spirituel, comme vous avez pu recueillir de nous les parfaites orientations qui vous ont mené jusqu’au parvis de la Sainte Essence divine. Celui qui agit de la sorte a effectivement réalisé un grand succès.
Ainsi, il vous revient obligatoirement la tâche de redresser les faits répréhensibles émanant des condisciples, et ce, soit à l’aide de la main, soit par le biais de la langue, soit par l’entremise du cœur, tel qu’il ressort clairement du célèbre hadith. Aussi incombe-t-il à quiconque aspire au salut de prendre en considération tout ce qui provient de nous comme conseils, organisés sous forme de poèmes ou étaler en proses. Encore est-il obligatoire pour chaque disciple de maîtriser par cœur ce présent avis de conseil, de le reproduire, de le diffuser, et d’en garder une copie qu’il devra lire et relire chaque jour et en permanence. Et accomplissez la Salât (la prière rituelle), rendez la Zakât (l’aumône légale), jeûnez le mois de Ramadan et effectuez le pèlerinage à la Mecque si vous remplissez les conditions requises. Offrez de l’argent en guise d’aumône, purement, rien qu’en vue de la Face d’Allah le Très Haut.
On a rapporté de Muslim que le Prophète (sas) a dit : « La purification » est la moitié de l’Imâm (la foire ferme), « la louange à Allah » (al-hamdu lil-lâh) emplit la balance, « la glorification de la pureté d’Allah » ainsi que « la louange à Allah (Subhâna- llâh wal hamdu li-llâh) emplissent l’espace compris entre les cieux et la terre, la prière est une lumière, la patience est un éclat lumineux, le Coran est un jugement qui t’innocente ou te culpabilise. Toute personne est responsable de la destinée de son âme et ouvre en conséquence chaque levée de jour soit pour son affranchissement, soit pour sa condamnation ».
Et Allah Le Très Haut a dit : et c’est lui le Plus Véridique de tous : « Allah ordonne l’équité, la bienfaisance, l’assistance aux proches parents et interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion » [sourate 16 verset 90].
Malheur donc, malheur à celui qui n’admet pas le décret d’Allah et de Son Messager avec un total consentement. Toutefois, celui qui, après avoir reçu notre message, s’est aussitôt retenti et s’est rattrapé de ses erreurs passées, c’est à lui que revient la fierté et le succès des deux demeures. En effet Allah pardonne ce qui a précédé. Par contre celui qui malgré tout ne se ressaisit pas, j’atteste devant Allah et vous prend témoins que je m’écarte de lui. Et ma séparation d’un tel transgresseur signifie systématiquement qu’Allah et Son messager se sont déjà écartés de lui. Je vous exhorte à multiplier vos prières sur le Prophète (sas) par la formule de la « salâtul fâtihi limâ ughliqa ». Je vous recommande de préserver discrètement les secrets, à travers la parole et les actes. Evitez de divulguer les paroles propres aux gens de la gnose divine. Ainsi empruntez le droit chemin qui mène vers le Seigneur.
Aussi sachez de tous ces désirs charnels sont de simples « tâghût » (rebelle, idole, tout ce qui pousse à la désobéissance) que vous adorez après avoir prétendu l’appel à la croyance en Allah le Très Haut qui a dit : « Quiconque mécroit au « tâghût » tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide, qui ne peut se briser. El Allah est Audient et Omniscient » [Sourate 2 verset 256].
En ce qui vous concerne vous Ahmed Thiam, faites parvenir ce présent avis à quiconque se rattache à moi. Envoyez à tous les Muqaddam une copie qu’ils devront lire auprès de ceux qui sont avec eux et auprès de ceux qui les entourent. Et j’espère en Allah que vous recevrez mes écrits avec un cœur pur et avec un entendement perspicace. Puisse Allah nous guider ainsi que vous. Wa Salâm
Ibrahima ibn El Hadji Abdul-Lâhi At-Tidjânî à Madina Kaolack en l’An 1349 de l’Hégir
Conseils aux disciples, extraits du livre Jawahirou raçâ-il (Lettres d’Or)