Allocution de Baye Niass au Mawlid de l’an 1384 H (1964), à Kaolack

Allocution de Baye Niass au Mawlid de l’an 1384 H (1964), à Kaolack

Cheikh Ibrahim Niass

Allocution de Baye Niass au Mawlid de l’an 1384 H (1964), à Kaolack

Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux.

Qu’Allah prie sur notre maître Muhammad, ainsi que sur sa famille, selon sa juste valeur et sa mesure immense.

Louange à Allah, Seigneur des humains, souverain et Dieu des humains, qui a fait de tous les hommes, sans exception, des nécessiteux de sa large faveur. C’est lui le seul Auto-suffisant, le Digne de louange, qui a commencé la création et qui la ramené vers lui. C’est lui le détenteur du pardon, le Tout Affectueux, le Maître du trône, le Majestueux, qui réalise parfaitement tout ce qu’il veut.

Je lui rends grâce, Béni et Exalté soit-il, pour l’existence de Seydina Muhammad (PSL), fils d’Abdullah, son envoyé.

Et cette louange, je l’exprime par la langue de Seydina Muhammad (PSL) dont l’existence n’a pour but exclusif que la miséricorde et la guidance. Allah dit : « Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers » (S, 21 ; V, 107). Et il dit encore : « c’est un guide pour les pieux » (S, 2 ; V, 2). Et il est une preuve manifeste et une lumière émanant d’Allah.

Que les bénédictions et le salut d’Allah soient sur lui, sur sa famille, sur l’ensemble de ses compagnons ainsi que leurs successeurs et ceux qui les suivent dans la perfection jusqu’au jour de la rétribution.

Ceci dit, il est certainement confirmé que cette communauté est privilégiée et favorisée. Et elle mérite la félicitation pour la naissance de la guidance, de l’Islam, de la paix, de la liberté, de l’honneur, de la puissance, de la révérence, et de la promotion pour la race humaine toute entière.  Et cette communauté constitue la meilleure des communautés surgies des hommes, parmi les arabes et les non arabes.

Le poète dit : « la guidance a vu le jour. A cet effet, les existences sont illuminées et le temps s’en est réjoui et a rayonné de joie ». Et un autre dit : « Bienvenue au jour de fête auquel aucune autre cérémonie ne ressemble, lors duquel est descendu un nouveau-né qui occupa la place de Saturne (Zuhal) ». Donc c’est la mère (fête) des fêtes et le congrès des amoureux et affectueux, parmi les serviteurs d’Allah de toutes les contrées du monde.

Tous les érudits confirmés (Al Muhaqiqîn), estiment que la pratique du Mawlid dans les voies (styles) agréées, fait partie des bonnes œuvres.

Et elle génère des faveurs immenses et traduit des sensations nobles entre autres : la commémoration de la naissance de l’ultime sauveur ainsi que les bienfaits immenses survenus lors de son envoi et de son exil ; ensuite la manifestation de ce que renferment les cœurs en amour et joie pour lui, pour sa naissance, pour son envoi et pour son exil. Et se consacrer à son souvenir, ses éloges, prier sur lui et relater sa biographie, sa démarche pour la réussite et le salut des humains ainsi que le renforcement des piliers fondamentaux de la paix pour l’humanité.

C’est la raison pour laquelle, les cœurs sont consolidés dans son amour, et cela suffit comme félicité. Car chaque individu sera en compagnie de celui qu’il aimait. Et les ambitions se rehaussent pour élargir son appel. Allah dit : « Et tout ce que nous te racontons des récits des messagers, c’est pour en raffermir ton cœur » (S, 11 ; V, 120).

Tout cela, sous la réserve que la pratique du Mawlid soit écartée de toutes formes d’innovations, de turpitudes et d’interdits qui seraient en porte-à-faux  avec l’appel de celui à qui la cérémonie est dédiée, en l’occurrence, le prophète (PSL) de la droiture, le prédicateur vers Allah, par son ordre.

Toutefois, pratiquer le Mawlid sous cette forme est l’une des œuvres de bienfaisance. Allah dit : « Et faîtes le bien, peut être réussirez-vous ». (S, 22 ; V, 77).

Chers frères, prenons des leçons, ne seraient ce que de celles de sa vie sacrée qui n’est que miséricorde et guidance pour tous.

Voici des exemples de sa vie qui englobe tout bonheur :

          Son renoncement à la richesse de ce bas-monde. Il disait : « qu’en est-il de moi et de ce      bas monde ? Seigneur !fasse que le Rizq (subsistance) de la famille de Muhammad (PSL), soit juste sa nourriture (quelques bouchées) ».

Il n’a pas érigé un château, ni fendu un cours d’eau, ni planté un arbre, ni épargné un dirham ou un dinar ou quoi que ce soit, jusqu’au retour à son seigneur alors que sa côte de maille était déposée en gage chez un juif afin d’assurer la nourriture de sa famille. Et cette situation, quoi que ce bas monde et ses parures lui fussent offertes et que les clés de tous les trésors de la terre fussent déposées à ses pieds.

Sa persévérance pour aboutir à son objectif, sa détermination sans faille, sa politique pour porter l’appel islamique. Et ce qu’il a reçu de miracle dont le plus grand est ce Coran glorieux qui est à notre disposition. Allah dit : « Certes, ce Coran guide vers ce qu’il y’a de plus droit » (S, 17 ; V, 9). Et par ce Coran, il a défié toute l’humanité.

Son endurance à supporter les offenses des Quréichites et leur grossièreté à son encontre, son indulgence et son abnégation. Il disait : « Allah, guide mon peuple car il ne sait pas ».

Et Allah dit : « c’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu as été si doux envers eux. Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d’Allah). Et consulte-les à propos des affaires » (S, 3 ; V, 159).

Et son savoir, le poète dit : « il te suffit comme miracle l’érudition d’un illettré, en période antéislamique, ainsi que la bonne conduite chez l’orphelin ».

Sa magnanimité, sa générosité, sa bonté, sa noblesse son esprit de tolérance et son courage. Allah dit : « Rappelez-vous, quand vous fuyez sans vous retourner vers personne, cependant que, derrière vous, le messager vous appelait ». (S, 3 ; V, 153).

Son assistance aux autres, sa pudeur et sa bonne cohabitation avec sa famille et ses compagnons. Ainsi que son indulgence, sa prééminence, sa clémence, sa piété, son impartialité, sa fidélité, sa véracité dans la parole, son intelligence, son élévation, sa prestance (allure), son obéissance à Allah, son engagement ferme à l’adoration divine, ainsi de suite parmi tant d’autres éléments de sa biographie ainsi que ses nobles caractères. Il disait : « je suis envoyé uniquement pour parachevé la bonne moralité ».

Chers frères, il est d’une utilité minime voire même inutile pour que nous apprenions les qualités du prophète (PSL) sans pour autant l’imiter. Alors qu’on nous a recommandé de la prendre comme modèle. Donc, il est nécessaire d’incarner, ne serait-ce que, quelques-uns de ces nobles caractères, qui ne relèvent points des miracles.

L’extrême pureté et la parfaite sincérité du Messager (PSL) ont été les facteurs les plus déterminants de l’expansion de l’Islam. Donc, il sied aux prédicateurs islamiques – que nous sommes tous – d’harmoniser – l’appel en matérialisant ces nobles caractères et de nous écarter de toute indignité. Comme dit le sage : « Ô toi, qui éduques ton prochain, plût au ciel que tu incarnes ces enseignements. Ne viole jamais tes prescriptions. Ce serait la plus grande ignominie de ta part d’agir ainsi ».

Et j’ai dit préalablement que nous sommes tous des prédicateurs islamiques, vu que nous sommes chargés de vulgariser le message de l’Islam. Allah dit : « Ô gens du livre, venez à une parole commune entre vous et nous… » (S, 3 ; V, 64).

Dès lors, nous appelons les arabes qui sont christianisés à retourner à l’enceinte de l’Islam que le prophète arabe nous a apporté. Aussi, appelons nous l’Afrique, l’Asie, l’Europe et les deux Amériques vers la religion de la croyance, de l’humanité, de la liberté et de l’égalité.

L’Islam est la religion éternelle. Allah dit : « alors, s’ils se détournent, dis : « Allah me suffit. Il n’y’à point de divinité que lui. En lui, je place ma confiance ; et il est le seigneur du trône immense » (S, 9 ; V, 129), et il dit encore : « Et dis : « la vérité émane de votre seigneur, quiconque le veut, qu’il croie ; quiconque le veut, qu’il mécroie ». (S, 18 ; V, 29), et il dit aussi : « Nous l’avons guidé dans le chemin, qu’il soit reconnaissant ou ingrat nous avons préparé pour les infidèles des chaînes, des carcans et une fournaise ardente » (S, 76 ; V, 3-4).

Ceci étant, chers frères, je vous affirme solennellement que l’Islam est la religion reconnue auprès d’Allah. Allah dit : « Certes, la religion acceptée d’Allah, c’est l’Islam » (S, 3 ; V, 19). Et il dit encore : « Et quiconque désire une religion autre que l’Islam ne sera point agréé… » (S, 3 ; V, 85). Et quiconque meurt dans une autre religion que l’Islam est certes voué à l’enfer, comme l’affirme le prophète (PSL).

Chers frères, l’Islam est tel que défini par le messager d’Allah (PSL), le véridique, le digne de confiance : c’est d’attester qu’il n’y’a point de divinité excepté Allah, et que Muhammad est son messager, accomplir la prière, prélever la Zakat, jeûner le mois de ramadan et effectuer le pèlerinage à la Mecque, pour celui qui en a les possibilités.

Et je vois dans certains pays musulmans des jeunes qui se réclament de l’Islam, alors qu’ils sont paresseux dans l’exécution des recommandations concernant les prières canoniques qui sont cinq, entre le jour et la nuit.

Où est l’Islam sans la prière ? Elle (la prière) est ce qui nous différencie des juifs. Sa position dans la religion est comme celle qu’occupe la tête dans le corps humain. La vie d’un corps sans tête est impossible. Quiconque abandonne la prière, volontairement, est totalement exclu de la religion.

Les hommes du paradis demanderont à ceux de l’enfer : « Qu’est-ce qui vous a acheminé à Saqar ? Ils diront : « Nous n’étions pas de ceux qui faisaient la prière » (S, 74 ; V, 42-43).

On rapporte que les fils d’Israël avaient négligé la prière et suivi leur passion. Par conséquent, ils iront en enfer. Allah dit : « Malheur donc à ceux qui prient, tout en négligeant (en retardant leur Salaat) » (S, 107 ; V, 4-5).

Le Sehwu (la négligence) de la prière équivaut à sa renonciation définitive. Il n’est pas comme le Sehwu (omission) pendant la prière qu’on répare par la prosternation.

Chers fils et chères filles, il est nécessaire de bien maîtriser la purification, la prière et de s’en acquitter à l’heure prescrite. Allah dit : « car la prière (Salaat) demeure, pour les croyants, une prescription à des temps déterminés » (S, 4 ; V, 103). Chaque groupe dispose d’un emblème. Est celui des musulmans est la prière.

Craignez Allah ! Et il faut connaître les obligations (farâ-id). Et ce qui s’y ajoute est un bien immense. Allah dit : « Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu’elle aura acquis. Et ils ne seront point lésés » (S, 2 ; V, 281), et il dit encore : « Ô les croyants ! Craignez Allah comme il doit être craint. Et ne mourez qu’en pleine soumission. Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés » (S, 3 ; V, 102-103).

Et il faut s’éloigner des interdits. Les interdits de notre religion sont clairement définis dans le livre (Coran). Pour le justifier, on se suffirait de ce verset qui résume tout. Allah dit : « Dis : « Venez, je vais réciter ce que votre seigneur vous a interdit : ne lui associez rien ; et soyez bienfaisants envers vos père et mère. Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté.

« Nous vous nourrissons tous comme eux. N’approchez pas des turpitudes ouvertement, ou en cachette. « Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah à faite sacrée. Voilà ce qu’Allah vous a recommandé de faire ; peut-être comprendrez-vous. Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité.

«Et donnez la juste mesure et le bon poids, en toute justice. Nous n’imposons à une âme que selon sa capacité. Et quand vous parlez soyez équitables, même s’il s’agit d’un proche parent. Et remplissez votre engagement envers Allah. Voilà ce qu’il vous enjoint. Peut-être vous rappelez- vous. Et voilà mon chemin dans toute sa rectitude, suivez le-donc ; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de sa voie. Voilà ce qu’il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété » (S, 6 ; V, 151-153).

Ces œuvres-là sont celles de celui qui recherche l’au-delà et fournissent les efforts qui y mènent, tout en étant croyant…alors l’effort de ceux-là sera reconnu » (S, 17 ; V ; 19). Et non les actions des égarés qui croient bien faire, dont le verset décrit l’état en ces termes : « ceux qui veulent la vie présente avec sa parure, nous les rétribuerons exactement selon leur action sur terre, sans que rien leur en soit diminué.

« Ceux-là qui n’ont rien dans l’au-delà que le feu. Ce qu’ils auront fait ici-bas sera un échec, et sera vain ce qu’ils auront œuvré » (S, 11 ; V, 15-16).

Je souhaite la bienvenue aux nobles hôtes du prophète (PSL), venus de différents pays d’Afrique. Je demande à Allah de leur accorder le succès et la réussite, et qu’il réalise pour eux et pour nous nos vœux et attentes. Et qu’il nous fasse parvenir à nos objectifs. Et je lui demande d’assister les musulmans opprimés partout dans le monde, notamment en Palestine, au nord du Yémen, au Cachemire et dans toutes les contrées les plus reculées, afin que la liberté, la fraternité et l’égalité puissent se généraliser. La paix est l’un des principes de l’Islam.

Qu’Allah nous envoie des pluies abondantes et bénies. Et que chaque année soit meilleure ! Que la paix et la miséricorde soient avec vous !

Source: Faydatidianiya-Diâwahirou-rassâ-il(tome 2)