A lire absolument ! « Baye Niass possédait de très belles et nobles qualités, toutes marquées du sceau de la complétude… » (Par Cheikh Mouhamed Khouraichi Ibrahima Niass)

« Baye Niass possédait de très belles et nobles qualités, toutes marquées du sceau de la complétude... » (Par Cheikh Mouhamed Khouraichi Ibrahima Niass)

« Baye Niass possédait de très belles et nobles qualités, toutes marquées du sceau de la complétude… » (Par Cheikh Mouhamed Khouraichi Ibrahima Niass)

Un jeudi, le quinzième jour du cinquième mois Rajab de l’année lunaire de 1320, âpres l’Hégire c’est à dire le 08 Novembre 1900, Tayba Niassène accueillait celui qui deviendra l’imam de la fayda Tijani le Cheikh Al-Islam El hadji Ibrahim ibn El hadji Abdoulaye Niass .

Le Cheikh est né de deux parents croyants, nobles, vertueux, endurants, et cultivant la crainte. Sa mère Astou DIANKHA, fille de Ibrahim est d’une lignée noble. Son père, AL Hadji ‘Abdallâhi Niass, fils de Mouhamed, fils de Muhammadu AL Amîn, fils de Samba fils de Ridâ détenait un immense savoir et maîtrisait le Coran dont il fut un éminent exégète.
Le Cheikh Al Islam a grandi dans le giron de son père. Il a maîtrisé le coran et a acquis une expertise avérée dans toutes les branches des sciences religieuses sous la direction de son père qui l’a initié au wird tidiane et a parfait son éducation

Après le décès de son père, en l’an 1340 de l’hégire, a l’âge de 76 ans (de l’année lunaire) alors qu’il n’avait que 20ans, il n’étudia plus chez aucun maître. Et pourtant la totalité des savants qu’il a croisés durant ses longs et riches périples ont proclamé l’excellence et la vastitude de son savoir plus qu’encyclopédique.

À la mort de son père, en 1922, le Cheikh Al Islam enseigne dans les écoles coraniques de son père de Taïba, Kossi et Kaolack. Son érudition et sa piété lui attirent très vite de nombreux adeptes. Dès 1929 – 1930, il se proclame héritier spirituel de Ahmed Tijani et obtient l’allégeance massive de disciples de diverses horizons. C’est ainsi qu’ en 1929 il du quitter Léona pour fonder Médina dont la création repose sur quatre (4) piliers à savoir :
1. la recherche du savoir islamique et sa pratique assidue
2. se dévouer à Allah par la prière, les zikrs, l’adorer dans ses attributs, ses noms et caractéristiques
3. apprendre le coran, le maîtriser et le réciter régulièrement (le Cheikh recommandait à ses talibés de lire le coran au moins une fois par semaine en commençant un samedi pour finir un vendredi)
4. agir sur le cœur des humains pour leur permettre d’atteindre spirituellement la connaissance de Dieu afin de mieux pratiquer la religion musulmane

L’appel islamique du Cheikh quant à lui s’articule autour de six (6) grands axes à savoir:
1) prendre contact avec les païens, les non croyants afin de les convertir dans la religion musulmane faisant sienne la recommandation du Prophète (PSL) qui voudrait que chacun d’entre les croyants fasse de l’expansion de l’Islam, un sacerdoce
2) travailler à ce que les musulmans sortent de l’obscurantisme en apprenant à maîtriser les fondements et contenus de la religion musulmane
3) Que ceux qui ne parlent pas arabe l’apprennent afin de mieux comprendre l’Islam qui nous a été transmis par le canal de cette dite langue
4) Que tout musulman soit convaincu que le musulman est le parent du musulman
5) Que les musulmans et les associations islamiques du Sénégal soient connectés au monde extérieur pour relations d’échange et de solidarité agissante
6) Faire face à tout ce qui peut entraver la bonne marche de l’Islam et le bien être des musulmans

Dans un monde marqué par la colonisation, puis par la guerre froide, Cheikh Ibrahima Niasse parvint à se rendre aux quatre coins du monde pour vulgariser la Sunnah du prophète Mouhamad (PSL).
Par ses nombreux périples effectués dans la sous-région ouest-africaine, en Europe et en Asie, le Cheikh acquit une réputation d’apôtre du panafricanisme.
Cheikh Al Islam s’est aussi rendu hors du continent, notamment en France, en Angleterre, en Belgique, en Indonésie, en Chine et au Pakistan pour y prêcher.

On reproche souvent aux maîtres soufis d’être des personnes qui ne s’occupent pas des affaires de la cité. C’est tout le contraire de la vie du Cheikh faite de voyages et de rencontres avec les géants politiques de ce monde.
De La Mecque, où il s’est rendu plus de 20 fois, au Nigéria, en passant par le Liban, la Chine, la France et Londres où il a rendu l’âme, le fils de Mame Abdoulaye Niasse et Sokhna Astou Dianka était toute sa vie durant au rendez-vous du donner et du recevoir.

En 1960, il est élu membre du Conseil supérieur de l’Organisation du Bien-être islamique au Caire, puis membre de l’Académie de Recherches de l’Université d’Al-Azhar2, de la communauté des érudits en islamologie et du Conseil islamique supérieur de l’Algérie.
En 1962, il est promu vice-président du Congrès mondial islamique à Karachi ; il est élu membre de la Conférence générale de l’Académie de recherches islamiques sise au Caire.
En 1966, il participe à la conférence tenue à Accra sur le thème : « Le monde sans bombe atomique ».
En 1969, il prend part à l’assemblée constituante de l’Association des Universités Islamiques à Fez et en devint membre du comité exécutif.
En 1971, l’Université Al-Azhar lui attribue le titre de « Cheikh Al Islam » (Guide de l’Islam).
Il fut, par ailleurs, le premier noir africain à présider la prière dans la prestigieuse mosquée d’Al-Azhar en Égypte, le grand savant Muhammad Al Ghazali stupéfait de l’ampleur de son Khutba du Cheikh Les savants locaux furent fort intéressés par son éloquence.

Le Cheikh possédait de très belles et nobles qualités, toutes marquées du sceau de la complétude lesquelles suscitaient l’attirance de tous ceux qui le connurent. Il entretenait des relations avec des personnes de nationalités diverses.
S’étant fait une renommée résultant de vastes connaissances religieuses, historiques, culturelles, scientifiques, philosophiques, etc., le Cheikh Al Islam s’est ainsi fait remarquer à l’occasion de beaucoup de ses voyages dans divers pays comme le Nigéria, l’Arabie Saoudite, la Chine, le Ghana, le Maroc, l’Égypte, la France, l’Angleterre, la Belgique, l’Indonésie, le Pakistan…

Au-delà de sa dimension spirituelle reconnue par toute la communauté musulmane, le Cheikh était presque «un diplomate de carrière». En effet, ses périples dans le monde l’ont amené à côtoyer les grands hommes politiques de la période de la guerre froide. Eux avec leurs habits d’hommes de pouvoir, et lui drapé de son intention de répandre les vertus universelles de l’Islam à la lumière des enseignements de son guide Cheikh Ahmad Tidiane.

Comme diplomate sénégalais, le Cheikh voyageait beaucoup et a rencontré de grandes figures politiques telles que Gamal Abdel Nasser, président de l’Égypte, le Maréchal Tito de la Yougoslavie, Juluis Niéréré de Tanzanie etc et le pan africaniste Kwamé Nkrumah avec qui, il était très lié ou encore Mao Zedong. Le Cheikh défendait la cause panafricaine sur les plus grandes tribunes du monde.

Ne disait il pas dans ses écrits en 1957 déjà «l’Afrique aux africains»
En ce contexte particulier ou beaucoup d’hommes du continent surtout les jeunes contestent la domination néo-coloniale française il est opportun de rappeler qu’il fut comme beaucoup d’autres érudits du Sénégal, un farouche combattant du colonialisme.

Dans ses prières , il demandait au Bon Dieu par la grâce du Prophète Mouhamed (PSL) d’accorder longue vie aux enfants du pays afin qu’ils puissent demain assurer la relève des français qui par la force ont colonisé nos pays et occupé tous les postes de responsabilités.

Le Cheikh a effectué en 1937 son premier pélérinage à la Mecque et y a rencontré l’émir de Kano (nord du Nigéria), Abdoulahi Bayero qui renouvelle son affiliation à la Tijaniyya auprès de lui et l’invite à Kano.
Ainsi débuta ses premiers contacts avec le Nigéria Contacts concrétisés en 1938 lors de sa première visite en terre nigérianne Il y obtient l’adhésion de la majorité des oulémas de la Tijaniyya qui, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, se font les moteurs de l’expansion de son mouvement dans toute l’Afrique de l’Ouest. À la mort de l’émir Abdoulahi Bayero en 1953, son fils Mouhamed Sanuss lui succède et renforce ses liens avec le Cheikh.

Aujourd’hui la flamme est entretenue par un Emir qui a grandi au Sénégal au coté de son père qui fut un diplomate en poste dans notre pays Il a le 2 octobre 2020 rendu visite à la Famille du Cheikh à Médina Baye Cette visite a coincidé avec l’accession au Khilafat de la Fayda Tidianiya de Cheikh Mouhamadou Mahi Ibrahima NIASS
Nous prions Dieu que les relations entre le Sénégal et le Nigeria par ce canal, soit renforcée et que se développe un panafricanisme nouveau
Cheikh Al Islam El- hadj Ibrahima Niass est rappelé à Dieu au St Thomas’ Hospital de Londres le samedi 26 juillet 1975 à l’âge de 75 ans.

Source: Faydatidianiya.com – Cheikh Mouhamed Khouraichi Ibrahima NIASS, Secrétaire Général de l’Union des Parlements de l’Organisation de la Coopération Islamique (UPCI)