Baye Niass: L’Homme Engagé Sans frontière ou l’Homme du XXème siècle

L’Homme Engagé Sans frontière ou l’Homme du XXème siècle

Baye Niasse un précurseur de l’unité Africaine

L’Homme Engagé Sans frontière ou l’Homme du XXème siècle

« Mes compagnons ne sont qu’un, et celui qui me connaît, il me connaît seul »
CHEIKH IBRAHIMA NIASS est le marabout qui marqua profondément son siècle, c’était un homme engagé sur tous les plans, il était très ouvert, correcte, intelligent, conscient des problèmes de son époque, sensible au sort du tiers monde et du continent africain en particulier .C’était un homme traditionnel et moderne, mystique mais présent et capable de tout régler. Il aidait tous les pauvres et nécessiteux.

Il apporta une contribution non négligeable à l’émancipation des masses, à la décolonisation du tiers monde et à la propagation de bons comportements moraux, intellectuels et religieux,… Il convertit à l’islam des milliers d’individus, non pas par le sabre, la violence ou le contrainte, mais par le biais de ses dons intellectuels et par l’esprit de dialogue qu’il avait et par ses miracles interminables.

Il est considéré comme un des rares marabouts qui acceptent d’enseigner leurs disciples, et d’être dérangé à tout moment pour des questions de tout ordre : religieuses, économiques, politiques, psychologique, sociales, etc.
En plus de ses attributs de soufi exemplaire, Cheikh IBRAHIMA soignait toute sorte de maladies et même les maux les plus dangereux et les plus compliqués. En effet il avait le pouvoir de rendre la vue aux aveugles de naissance, le langage et l’ouïe aux sourds-muets, la fécondité aux femmes stériles, la puissance aux hommes atteints d’impuissance. Il avait le pouvoir de faire pleuvoir, d’arrêter un violent vent, de voir de loin, d’écouter de loin, de prédire l’avenir, etc

Cheikh IBRAHIMA était aussi un infatigable voyageur et avait finit par lier amitié avec un grand nombre de rois, de chef d’état et de gouvernement. Il allait surtout rendre visite à ses disciples dans des pays éloignés du Sénégal, pour leur renouveler sa reconnaissance. A chaque occasion de catastrophe, de problème de guerre ou de tension quelconque. il priait pour la paix et exhortait les disciples à la patience et à l’observation stricte des enseignements de la confrérie tidianienne basée sur le CORAN et la SOUNNA.

Vincent MONTEIL écrit: « IBRAHIMA NIASS voyage beaucoup, tant au Nigeria, qu’en Afrique du Nord ou en Moyen orient, il joue un le rôle d’un ambassadeur itinérant. » A chaque fois qu’un problème se posait à l’islam, le CHEIKH prenait sa plume et apportait sa réponse valable et pertinente. il était aussi en contact permanent avec les universitaires arabes particulièrement ceux de l’université Al azhar du Caire…

Il était tellement engagé dans les affaires politiques et diplomatiques du monde qu’il embarrassait finalement les autorités du gouvernement de son pays. Il avait souvent des différents avec le Président SENGHOR, qui l’admirait et le craignait en même temps; « Je sais, disait Senghor, que vous êtes un océan mais vous ne pourrez pas me noyer.. »
Contrairement à beaucoup de marabouts qui exploitent leurs disciples, en exigeant des sommes d’argent et d’autres sortes de biens matériels, Cheikh IBRAHIMA Niass ne demandait rien aux fidèles ; au contraire c’est lui qui réglait les problèmes des disciples, et il ne leurs demandait que de respecter les enseignements coraniques et la sounna (tradition du prophète Mohamed).

Il fut le premier marabout fondateur d’une coopérative: la C.O.M.A.S (coopérative mutuelle agricole Sénégalaise). Il aimait le travail honorable et interdisait la mendicité aux disciples. Dans son livre: « JAWAAHIR ARRASSAIL » (Perles des messages)où beaucoup de ses lettres sont réunies sous forme d’encyclopédie, il conseille les disciples de travailler et y donne d’autres directives de bonnes conduites morales et physiques….

Il faut savoir aussi que malgré sa bonne réputation religieuse, Le CHEIKH avait aussi beaucoup d’adversaires ; et ses relations avec les chefs religieux de son pays n’étaient pas toujours excellentes. Ses disciples et lui même étaient couramment objets de critique de la part de leur adversaires qui les accusaient d’être excessifs en matière d’invocation du Nom de Dieu….

Dans certaines localités les disciples ont été agressés physiquement mais le Cheikh leur exhortait à la patience, car dit-il c’est toujours Dieu qui se manifeste pour mettre à l’épreuve la sincérité des amoureux d’ALLAH engagés sur la voie divine.

Source: Faydatidianiya.com – Mémoire de fin d’études de Mouhamadou Yall (Université de Nouakchott 1992)