BIENFAITS DU ZIKR

fayda49Ceci est le deuxième chapitre de la Première partie du livre et consacrée aux bienfaits du Zikr.
Nous débutons par la parole du savant Nouwâwî, (ra) dans Azkâr. Le fondement de ses propos est cette parole de Dieu : « Les musulmans et les musulmanes … » Al Ahzâb : 35. Les coalisés. Jusqu’à sa très haute parole : « Les hommes qui se souviennent abondamment de Dieu, ainsi que les femmes qui se souviennent  beaucoup de Dieu ; à eux tous, Dieu réserve le pardon de leurs péchés, ainsi qu’une grande récompense. » Al Ahzâb : 35. Les coalisés.
Nous tenons de Sahîh Mouslim qu’Abî Houreïrata (ra) rapporte que le prophète (saw) a dit : « Ils sont sauvés, ceux-là qui prêchent l’unicité de Dieu. » « Et qui sont-ils ? » Lui demanda-t-on. « Ce sont les hommes et les femmes qui se souviennent beaucoup de Dieu. » Saches que ce noble hadith devrait même être connu de l’auteur de cet ouvrage. Concernant le passage : « Qui se souviennent abondamment de Dieu. » les avis divergent. L’imam Abul Hassan Al wâhidî a dit : « Ce que l’on entend par ce propos, c’est : Après les prières ; le matin ; le soir ; au coucher ; au réveil et chaque fois que l’on sort de sa maison. »

Moudjahid a dit : « Ne fait point partie de ceux qui se souviennent beaucoup de Dieu, celui-là qui ne se souvient pas de lui debout ; assis ou couché. » Tous les exégètes sont en accord sur le fait de se souvenir de Dieu en son cœur ou par sa Langue, que l’on soit en état de pureté légale ou non ; en état d’impureté majeure ; de règles ; de menstrues et d’accouchement, dans le contexte suivant des louanges à Dieu : Il n’y a de divinité qu’Allah, (Lâ ilâha illa llâh) ; Dieu est grand (Allâhu Akbar) ; prières sur le prophète (saw) et autres
Le grand connaissant, Seydi Ahmad Zaroûq dit, dans Ta-e-sis El Qawâ’idi : « Persister dans les zikr perpétuels (lâzim) permet l’accession à la proximité divine, ce qui d’ailleurs est le bienfait même du zikr et, si tu convoites la proximité de Dieu, souviens toi de lui, car il a dit : « Souvenez-vous de moi, et je me souviendrai de vous. » Or il n’y a pas de bienfait supérieur au souvenir d’Allah à ton égard. Dieu a suscité une dimension et un temps pour toute chose autre que le fait de se souvenir de lui. Dieu a dit : « Souvenez-vous beaucoup de lui debout, assis, comme le faisaient vos pères ou plus que cela. » Quelqu’un dit : « O toi envoyé de Dieu, les préceptes de l’Islam sont généraux pour moi ; indique moi donc une action qui me permette de compenser toutes celles que j’aurais jusqu’ici omises. » Le prophète, (saw), lui dit : « Par ta langue, ne t’arrêtes pas  de prononcer le nom de Dieu au point que l’on dise de toi que tu es simple d’esprit. » Le Zikr seul, est à même de procurer la sainteté (Wilaya).
Notre guide Aboul Abbâs Al Hadrâmî a dit : « Je t’exhorte à t’adonner au zikr et à la prière sur le prophète Mouhammad (saw) si tu n’a pas de guide modèle, car ceci constitue une somme de degrés pour l’ascension vers Dieu. » Il  a dit encore : « L’intérêt de tout zikr ou nom se trouve en son sens, tandis que son mode d’emploi se trouve dans ses règles ; son secret au nombre et son efficacité dans la motivation du récitant. »
Khâtimi, (ra) a dit : « La connaissance des lettres était, jadis un savoir méritoire mais, par la suite, il est devenu blâmable en ce monde ci et dans l’autre. Dans ce monde elle conduit son pratiquant vers des finalités qui n’ont absolument  rien à voir avec la vérité, alors que cela est une imperfection dans l’amoindrissement de la station de suffisance. Par rapport à l’autre monde, cette connaissance conduit à ne plus se soucier, du tout, d’œuvrer pour le salut dans l’au-delà. »
L’imam Seydi Mouhammad Idâli a dit : « Certains ont dit : parmi les voies, la plus proche pour accéder au royaume de Dieu est bien le zikr, en ce que le nom est indissociable de celui qui le récite et, le récitant ne cessera de réciter le nom, que les voiles se déchireront progressivement au point qu’il parvienne à la connaissance et qu’il soit, en fin de compte, plus apte au témoignage qu’à la continuation même du zikr. » Par « Royaume de Dieu », on entendra le dévoilement, par l’accession au saint lieu, tout en étant assis sur place, en un lieu déterminé. »
Il est dit dans le livre Châhiati samâ’i: « Le serviteur n’accédera au royaume de Dieu que s’il tient celui-ci en véritable estime et convoitise, et les voiles ne se déchireront point qu’il ne s’adonne constamment au zikr. Les maladies cachées du cœur ne peuvent être  guéries  que par la constance dans le zikr. Et rien ne peut atténuer les pensées sataniques, autre que le zikr. Les convoitises futiles, ainsi que les difficultés de ce monde de même  que la terreur, ne peuvent être anéanties que par le zikr. Si les convoitises utopiques ainsi que la peur se superposent pour un serviteur, qu’il sache bien que c’est là le résultat de sa  négligence envers son seigneur, et qu’il n’en  rende responsable que lui, tout seul, sachant voir là les conséquences de son abandon de Dieu. Que celui qui désire donc perdurer dans le bonheur soit perpétuel dans la pratique du zikr. S’il est quelqu’un qui s’adonne au zikr dans la négligence de sa relation à Dieu, il ne parviendra point au lieu où sont arrivés les élus. Le prophète, (saw) a dit : « Si le serviteur loue Dieu le matin et puis le soir, Dieu lui pardonnera tous les péchés commis entre ces deux temps. » Toutefois, le pardon des péchés ne veut en aucun cas dire l’ascension jusqu’à Dieu, la finalité du pardon des péchés étant l’annulation pure et simple des péchés contractés. Les hommes considèrent l’ascension par l’accession aux hautes stations et cela, on l’obtient par la persistance dans le zikr. De tels individus ne se considèrent même pas acquittés ne serait-ce que d’un atome, des obligations divines
Ibn El ’Ibâd rapporte dans Charh El Hikam: « Ne cesses jamais le zikr pour ce que tu  ne parviens pas  à te concentrer en Dieu, car il se peut que Dieu t’élèves jusqu’à ce que tu accèdes à la conscience même du Zikr et de là, jusqu’à ton extinction dans les attributs de la divinité et cela n’est pas difficile pour Dieu, car le zikr est le chemin le plus court dans la marche vers Dieu et c’est bien par lui que l’on accède à la sainteté. Celui à qui Dieu a donné de s’adonner constamment au zikr, il lui a tout aussi bien donné d’épandre la sainteté (wilaya) et celui qui abandonne le zikr abandonne la voie. Le poète a dit :
-Le zikr est la plus grande porte par laquelle tu entres en lui,
         -Pour Dieu, consacres lui tout ton être. »
L’Imam Aboul qâssim Al Qusseïrî (ra) a dit : « Le zikr est une preuve à la sainteté. C’est le minaret qui t’unit à Dieu le très haut et la confirmation de tes aspirations à ton Seigneur. Il est la base même de ton commencement et la purification de ta fin. Il ne se trouve donc rien au-delà du zikr. Toutes les valeurs exaltées se retrouvent en lui et toutes les vertus préconisées proviennent de lui. Les bienfaits du zikr sont si nombreux que  nul ne les connaît tous, car Dieu a dit : « Souvenez-vous de moi et je me souviendrais de vous. »  Et aussi cette autre parole de lui, noble et sublime, rapportée par le prophète, (saw) qui la reçut de son seigneur : « Je me situe par rapport à ce que mon serviteur se représente de moi et je suis avec lui lorsqu’il me loue. S’il se souvient de moi en lui, je me souviens de lui en moi, et s’il me mentionne dans une assemblée, je le nomme dans une assemblée meilleure que la sienne. S’il s’approche de moi d’un pouce, je m’approche de lui d’une coudée ; s’il m’approche d’une coudée, je m’approche de lui d’une perche et s’il marche vers moi, je cours vers  lui. » Il n’y a pas de suffisance et de richesse meilleure que ceci et tous sont en parfait accord sur l’authenticité de ce hadîth.
On a dit : « Parmi les bienfaits du zikr, réside le fait qu’il ne lui a pas été fixé d’horaire quelconque et il est attendu du serviteur qu’il se souvienne de Dieu en tout temps, que ce soit dans les obligations rituelles  ou dans le contexte du libre arbitre. » Ibn Abbâs a dit : « Dieu le très haut n’a pas suscité d’obligation, qu’il ne l’ait  au préalable limitée, car acceptant de certains le manquement aux dites obligations, sauf pour le zikr, et il n’accepte de personne son abandon total, à défaut de celui-là dont l’intellect aura défailli. Dieu les a autorisés à l’appeler dans toutes les situations. »
Le plus noble d’entre tous ceux qui parlent en dit : « Louez Dieu debout, assis et couchés. » An-nissâ-i : 103. Les femmes. Dieu le très haut a dit : « O vous les croyants, louez Dieu sans interruption ! » Al Ahzâb : 43. Les coalisés. Cela veut dire: La nuit et le jour ; sur terre ; en mer ; en voyage ; à la maison ; riche ou pauvre ; dans la solitude ; la maladie ; en haut ; en bas et dans toutes les situations. »
Moudjahid a dit : « Le propre de se souvenir beaucoup de Dieu est de parvenir à ne plus l’oublier. » Le prophète (saw) a dit : « Souvenez-vous de Dieu jusqu’à ce que les gens vous traitent de simples d’esprit. » Il est donc attendu du serviteur qu’il s’adonne sans cesse au zikr dans toutes les conditions de son existence et en toutes ses heures et qu’il ne soit en aucun cas négligent. Le serviteur n’a point le droit de négliger de se souvenir de Dieu. Celui qui délaisse, en plus de sa négligence, est pire que celui qui néglige uniquement. Le serviteur se doit de louer Dieu par sa langue, même s’il néglige la pratique du zikr, car il se peut que le zikr non recueilli l’élève au zikr médité et qu’il l’extirpe de tout ce qui n’est pas Dieu.  Or, cette station est celle-là même des connaissant élus de Dieu, parmi les saints. Dieu le très haut a dit : « Loue ton seigneur au point d’oublier tout autre que lui. » Al Kahf: 24. La caverne. Car c’est au moment où tu oublies tout autre chose que lui que tu commences à le louer. Parvenu à cette station, le souvenir  par la parole est alors révolu et le serviteur s’éteint dans l’être divin. Quelqu’un, dans ce sens a dit :
-Je ne te loue plus que l’angoisse ne m’étreigne ; mon secret, mon cœur et mon esprit t’exaltent à présent.
-Et c’est alors qu’un surveillant venant de toi me susurre: malheur à toi, ce que tu appelles est toi !
-Ne vois-tu pas la réalité dont la manifestation a surgi, pour être contemplée ?
-Joins-tout à celui dont le sens est ton sens !
Mon unificateur à Dieu dit, faisant allusion à cette station : « Les louangeurs de Dieu en sa louange sont encore plus négligents que ceux qui ne le louent pas, en ce qu’ils louent autre chose que lui. »