Bon à Savoir : En 1919, Les premières rencontres de Mame Ibra FALL avec Cheikh Ibrahim NIASSE

En 1919, Les premières rencontres de Mame Ibra FALL avec Cheikh Ibrahim NIASSE

Mame Ibrahim Fall

En 1919, Les premières rencontres de Mame Ibra FALL avec Cheikh Ibrahim NIASSE

Vers la fin de la deuxième guerre mondiale (1919), El hadji Abdoulaye NIASS ,en compagnie de son fils Cheikh Ibrahima, rendit une visite de courtoisie à son ami et muqadam Serigne Ousmane KEBE qui résidait au village de KEBE MBOUDAYE. Les talibés lui réservèrent un accueil chaleureux Il y présida la prière de Timiss (coucher du soleil), la séance de wazifa et la prière de Guéwé (prière de la nuit).

Après le diner, Serigne Ousmane KEBE sollicita et obtint de Serigne Malick FALL l’accueil dans sa maison du jeune Ibrahima NIASS (Baye NIASS). Alors, il ordonna à Ibrahima FALL de préparer sa chambre afin d’y passer la nuit avec ce fils de El hadji Abdoulaye NIASS.
Lorsqu’ arriva le moment d’aller au lit, Ibrahima FALL, très attaché au sens de l’hospitalité, aménagea une natte à même le sol pour y dormir et se proposa de laisser le lit à Ibrahima NIASS. Ce dernier déclina l’offre.

Finalement, après moult conciliabules, les deux consentirent à dormir dans le même lit, un lit en tiges de sorgho avec un matelas en paille. Alors s’engagea une causerie qui ne se Baye NIASS lança le débat en disant à Ibrahima FALL : « Ton père est un grand waliyou (érudit doté de pouvoirs mystiques). Toi, tu es né à SABAKH-SANDIAL en Gambie et moi, je suis né à TAIBA NIASSENE ; pourtant nous sommes nés la même année et nous portons également, le même prénom : Ibrahima » .
Ibrahima FALL lui répondit en ces termes : « Il ne faut pas pousser ce débat assez loin, tout le monde est convaincu que, ton père qui est parmi nous aujourd’hui, est incontestablement le plus grand waliyou de ce pays ».

Bien qu’étant encore jeune, Baye NIASS lui donna quelques secrets sur la tarîqa tidiane. Le grain fut semé. Une amitié naquit. La deuxième rencontre intervint quelque temps après. Ibra NIASS (Baye NIASS) fut envoyé par son père dans le ravin du village de KEBE MBOUDAYE pour chercher des tiges d’un roseau (mbeugne falleu en Wolof).Ces tiges bien ouvragés servent de plumes à écrire sur les tablettes de bois et sur du papier. Aidé par Ibrahima FALL, il réussit à cueillir un impressionnant fagot de roseaux. Puis Ibrahima le raccompagna en portant le fagot jusqu’au village de KEUR SERIGNE DAR (les 3/ 4 du trajet). Ibra NIASS le remercia, formula des prières avant qu’ils ne se séparèrent.
Quelques années après, Ibrahima FALL confia à un de ses proches que son seul regret fut de n’avoir pas porté le fagot jusqu’au village de KOSSI où résidait son ami.

Toujours dans son ardent désir de quête du savoir, Ibrahima FALL faisait, régulièrement la navette, entre les villages de KEBE MBOUDAYE et de KOSSI. Il ne cessait de solliciter l’autorisation parentale afin de se fixer définitivement à KOSSI.A chaque fois, son oncle lui opposait un refus. Un jour, il en informa Baye NIASS qui lui dit : « Cette nuit, avant d’aller au lit, il faut réitérer auprès de ton oncle, la demande de t’installer définitivement à KOSSI».

Cette nuit-là, il rentra nuitamment et son oncle l’interrogea sur ce retard. Ce fut une opportunité pour Ibrahima FALL d’exprimer de nouveau, son souhait de s’installer à KOSSI. Alors il reçut de son oncle, la réponse suivante : « Ibrahima FALL, si tu t’installes à KOSSI, qui va refaire les chaumes des cases et les palissades ». Alors, Ibrahima FALL se retira pour aller méditer sur ce qui pourrait apaiser les inquiétudes de ses parents.

La réponse fut vite trouvée. Pour montrer son désir inébranlable de se fixer au village de KOSSI dans l’unique but de poursuivre ses humanités, au cours d’une nuit, il investit la brousse en faisant fi des fauves et reptiles, pour faucher des tiges de mil et du chaume. Il parvint à collectionner d’impressionnantes meules de tiges de mil et d’importantes bottes de chaume.
Après la prière de l’aube, il demanda à son oncle de venir constater le travail colossal accompli durant une seule nuit. Celui-ci, à la fois satisfait et émerveillé lui demanda « quand est ce que as-tu fait tout ce travail titanesque ? »
« durant la nuit » répondit Ibrahima FALL
Son oncle formula des prières pour lui et l’autorisa à aller s’installer au village de KOSSI.
Dès son installation, Ibrahima NIASS lui demanda quelle était son ambition en décidant de venir à ses côtés à KOSSI.

Il se confia à Baye NIASS en ces termes « je suis venu faire acte d’allégeance car je suis un ignorant qui veut savoir, un homme égaré qui cherche sa voie. Et sur terre, Vous êtes le seul homme à qui j’ai confiance pour atteindre mes objectifs » .
A ces propos Cheikh Ibrahima NIASS répondit : « Je dispose assez de pouvoirs et de capacités afin d’aider n’importe quelle personne à réaliser son ambition. Le seul qui échappe à mes possibilités, c’est l’homme indécis et sans conviction ».
Alors Ibrahima FALL répondit « Je vous donne l’assurance que, jusqu’à la dernière seconde de ma vie, Vous ne me direz jamais pourquoi tu as fait ceci, pourquoi tu n’as pas fait cela »

Le respect de ce serment fut confirmé par le Cheikh qui, un jour, déclara : « Ibra FALL n’a jamais changé depuis qu’il est venu à mes côtés .Partout et pour tout, il est entrain de faire ce qu’il y a de mieux et qui me va droit au cœur».
Dans l’enseignement comme dans les travaux, il fut un modèle. Il obtint très vite la confiance du Marabout qui ne cessait de lui confier certaines missions : intendant, chargé de mission, chef d’équipe dans les travaux champêtres ou domestiques…
Pour rappel, en venant à KOSSI, Serigne Ibrahima FALL avait trouvé autour de Cheikh Ibrahima NIASS, son demi frère Serigne Mbaye NIASS, son neveu Moussa DIOP et son disciple Baba Yacine. Le marabout l’installa dans la même chambre que Serigne Mbaye NIASS.

source : faydatidianiya.com