El Hadji Abdoulaye NIASS : entre instauration d’une école islamique et oppression coloniale

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fayda39El Hadji Abdoulaye NIASS est né en 1845 dans le village de Belli au Djolof. Il quitta ce lieu en 1866, pour le Saloum, à l’âge de 21ans pour accompagner son père Mouhammad NIASS. Ce dernier répondait à l’appel au Jihad, contre les colons français et ceux qui se cachaient derrières eux, que Maba Diakhou BA lui avait adressé. Le jeune El Hadji Abdoulaye accomplit la guerre sainte très jeune en compagnie de son père, de Maba Diakhou BA et de beaucoup de dignitaire de l’islam de cette époque, le poète Serigne Mbacké BOUSSO a chanté son courage légendaire dans les champs de batailles, d’aucuns ont même avancés que c’était comme si les balles du colon lui traversait le corps pour dire combien il avait la hargne devant l’ennemie. 

Il perdit son père un an après avoir rejoint le Saloum en 1866 dans le village de Niassène. Face à l’oppression coloniale : Mame Aladji, comme l’appelait ses proches, s’établit définitivement au Saloum avec sa famille et ses compagnons, entre Niassène et Taïba Niassène, en enseignant les sciences islamiques, cultivant les champs et dirigeant la prière ; il fut nommé juge de l’islam par Maba Diankha BA. Il refusait catégoriquement tout ce qui touchait aux colons, normal pour quelqu’un qui a fait la guerre sainte contre eux dès son jeune âge. IL éloigna donc sa famille et décida de les éduquer et des instruire à travers le model islamique loin de l’assimilation française.
On raconte que son aversion pour la langue et la culture française était telle que son fils , Mouhammad Zeynab, reçu la punition de rester une journée entière dans les champs pour simplement avoir osé utiliser le mot « remplacé ».Ses démêlés avec les colons commencèrent pour la première fois lorsque ces derniers lui demandèrent d’inscrire ses enfants à l’école française et ou de les laisser rejoindre l’armée ; il refusa catégoriquement là où beaucoup de chef religieux ont laissé leurs enfants à la merci des toubabs .
IL déclara « laisser moi instruire mes enfants à travers l’islam, ma religion et je n’autoriserai jamais qu’ils fassent la guerre pour une cause hors islam ». C’est ainsi qu’il s’exila pour la première fois en Gambie en compagnie de Saër Maty BA fils de Maba Diakhou BA et de toute sa famille, il y passa quatre années. De retour à Taïba Niassène en 1898 il n’y resta que peu de temps il fut obligé de retourner en Gambie une seconde fois, parce que les colons voulaient l’emprisonner car ils le soupçonnaient de vouloir faire la guerre sainte en raison de son entourage qui augmentait de jour en jour.
Les colons brulèrent sa mosquée de Niassène avec plusieurs de ses œuvres, qu’il écrivit, perdues à jamais. IL resta cette fois dix longues années en Gambie et Cheikh Ibrahim dit qu’il est le dernier de ses enfants né au Sénégal et que tous ses jeunes frères et sœurs naquirent en Gambie dans le village nommé « Keur Samba ». IL rentra au Sénégal grâce à l’intermédiaire de El Hadji Malick Sy à son retour de pèlerinage à la Mecque où il passa par Fez et reçu la grade de « Khalif des Tidjane du Sénégal » par le Khalif de Cheikh Ahmed, Tidjane Ahmad Soukéyridj.
L’héritage d’El Hadji Abdoulaye Niass : Beaucoup de savants de la Sénégambie sortent de la grande école de Mame Aladji. Parmi ceux-ci nous pouvons citer El Hadji Omar Gueye premier Imam de la Gambie, Ibrahim Faye père de Cheikhou Faye entre autres et au Sénégal ils sont nombreux mais nous pouvons en citer parmi ses fils : l’ainé le grands savant multidimensionnel El Hadji Mouhammad Khalifa NIASS, l’imam El Hadji Babacar NIASS, EL Hadji Mouhammad Zeynab NIASS l’un des plus savant de toute sa génération et l’homme planétaire El Hadji Ibrahim NIASS le détenteur incontesté de la Fayda.
Mame Aladji est le seul et l’unique qui a enseigné à ses enfants, malgré l’oppression dont il fut victime, il a réussi à éduquer sa famille et ses compagnons selon les normes de l’islam. IL est aussi auteur de plusieurs écrits beaucoup brulèrent avec sa mosquée mais une dizaine a pu être recueillie. IL est connu aussi pour être un grand exégète du coran, il a fait le tour du coran 104 fois avec toutes les explications et le temps que cela demande.
Sa descendance est l’une des plus prestigieuse dans le monde.IL a formé des générations qui en ont formées d’autres ainsi de suite jusqu’à nos jours. Le professeur Barham Diop qui est lui-même un produit de cette école à travers Cheikh Ibrahim Niass dit : « Tous les enfants de El hadji Abdoulaye Niass sont des guides qui mènent vers le paradis ». Son héritage a fait le tour du monde et demeurera jusqu’à la fin de temps.

 

source : faydatidianiya.com