Baye avait d’excellentes relations avec la confrérie mouride de Touba. Il s’y est rendu pendant le khalifat de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké en 1951 et durant le khalifat de Serigne Fallou Mbacké. C’est avec ce dernier que Cheikh Ibrahima Niass a eu les relations les plus suivies.
Ces deux hommes étaient pour lui de vrais amis, ainsi que Serigne Bassirou qui était à Kaolack (Ndorong). Mais ce fut avec Serigne Fallou que les relations avec Touba connurent le sommet de leur dynamisme.
Ainsi Cheikh Jibril Samb raconte qu’en 1964, Cheikh Ibrahima Niass a rendu visite à Serigne Fallou. Lorsque Baye le quitta, il le raccompagna jusqu’à Mbacké où il fit savoir à Baye et à l’ensemble de la suite : « Je n’ai jamais dépassé ce lieu-ci en raccompagnant mes hôtes de marque jusqu’au Président Senghor. Il ajouta : Mais, j’irai avec vous jusqu’à Diourbel, chose d’autant plus inédite que Cheikh Fallou Mbacké le justifia ainsi : vous êtes une personnalité d’exception, c’est pourquoi je vous raccompagnerai plus loin que quiconque. »
Lors de l’inauguration de la Grande mosquée de Touba durant le Khilafat de Serigne Fallou Mbacké, Baye NIASS faisait partie des invités d’honneur comme tant d’autres chefs religieux. Répondre à cette invitation suscitât une grande polémique au sein des familles tidianes à cause d’une des conditions parmi lesquelles leur violation entraîne une rupture de l’affiliation à la Tarîqa Tidiane : » Se limiter, dans la visite des saints vivants ou morts, à ceux limités par l’autorisation de Sidi Ahmed Tijani (qu’Allah l’agrée) mais en préservant la sacralité et le respect de tous les saints.
Il est autorisé de ne visiter que les compagnons du Prophète (sur lui la prière et la paix), les gens de la voie et bien sûr sans qu’il n’a besoin de le préciser les Prophètes (sur eux la prière et la paix). » C’est ainsi que l’idée de consulter Cheikhou Islam leur est venue, lui qui peut apporter une solution à ce dilemme disent-ils. Baye leur répondit en ces termes : » Mane dieumouma si diouma mouride yi si diouma Yalla dji laa dieum » [ « Moi je ne me rends pas à la mosquée des Mourides mais plutôt à la Mosquée d’Allah « ], faisant référence à la Parole de Dieu : » les mosquées appartiennent à Allah, n’invoquez donc personne avec Allah » (Sourate 72; Verset 18).
Source: faydatidianiya.com