Retronews, Les derniers jours de BAYE NIASSE: Dans la nuit du Samedi 5 au Dimanche 6 Juillet 1975, Baye Niasse s’envola destination Londres

Les derniers jours de BAYE NIASSE: Dans la nuit du Samedi 5 au Dimanche 6 Juillet 1975, Baye Niasse s’envola destination Londres

Les derniers jours de BAYE NIASSE

Retronews, Les derniers jours de BAYE NIASSE: Dans la nuit du Samedi 5 au Dimanche 6 Juillet 1975, Baye Niasse s’envola destination Londres

Les derniers jours de BAYE NIASSE, de Kaolack à Londres

Le mois de juillet 1975 se présenta, comme un feuilleton avec différentes épisodes.

Jeudi 3 Juillet 1975 :

Ouverture des journées coraniques à Médina Baye. Pour rappel, une  tradition bien établie  et  remontant  à l’époque de son père  El hadji Abdoulaye NIASS,  fait qu’au début de la saison des pluies, des journées coraniques  étaient   organisées. Elles eurent lieu, pour la première fois au village de KOSSI, ensuite  à LEWNA  NIASSENE et enfin à MEDINA BAYE capital de la Faydatidianiya.

Vendredi 4 Juillet 1975 :

Cheikh Ibrahima NIASS présida pour la dernière fois la prière du Vendredi à la grande mosquée de Médina Baye.
Durant toute sa vie,  présent sur le territoire national,  Cheikh Ibrahima NIASS  ne rata  jamais,  une prière du Vendredi à Médina Baye .Il en fut de même pour les  prières de Korité (Prière de fin du Ramadan) et  de Tabaski (Prière accompagnant le sacrifice d’Abraham).

Samedi 5 Juillet 1975 :

Dans l’après midi,  Cheikh Ibrahima  NIASS présida  la clôture des journées coraniques. Au cours de  cette cérémonie, des prières sont formulées pour la paix et la prospérité au  Sénégal.

A la séance de clôture, il invita  les fidèles à être des modèles de droiture et des exemples de travailleurs. Puis il leur fit savoir qu’il était  le Guide religieux de Serigne Aliou CISSE et que Serigne Aliou CISSE était  le Guide religieux des talibés. Ce discours plein de solennité provoqua une vive émotion auprès de l’auditoire ; pour certains inconditionnels,  c’était  un discours d’adieu.

Au coucher du soleil, il fit la prière du Timiss (prière de coucher du soleil), sa dernière prière à la grande mosquée de Médina Baye  .Quelle coïncidence ! (sa première prière à Médina  fut la prière de Timiss.)
Après cette  prière, Cheikh Ibrahima  NIASS  dirigea la prière mortuaire de M. Madieumbe NIASS,  puis  retourna dans ses appartements privés.
Faydatidianiya, Il fit  venir  sa sœur cadette,  Sokhna  Seynabou NIASS  dite Badjiène Diaye  et sa première épouse, Sokhna  Astou  Daoud NIASS. Il  leur remit   cinquante mille Francs CFA  (50.000 FCFA)  en guise de prix du  savon destiné à ses épouses.

C’était la première fois que Cheikh Ibrahima NIASS,  à la veille d’un voyage, faisait un  geste de cette nature.
Dans la nuit du Samedi 5 au Dimanche 6 Juillet 1975, en compagnie de Mohammed  Kabîr FAYE, un parmi ses plus fidèles assistants, il s’envola  à destination de Londres,  la capitale de l’Angleterre.
Dès l’arrivée de Cheikh Ibrahima NIASS  à Londres, il fut  accueilli par son petit fils,  Assane  CISSE (futur Imam Assane CISSE) et  hospitalisé à la clinique Saint Thomas. Cheikh Assane CISSE rapporta le dialogue qu’il eut avec son grand père,  au lendemain  de la  première nuit  dans cette structure sanitaire.

Cheikh  Ibrahima « Assane ! Je t’ai vu   en rêve, père de deux jumeaux, aux quels tu donna  mon nom comme nom de baptême, ce qui me conféra deux homonymes ».
Assane « Grand père ! C’est comme si vous disiez que, je baptiserai un enfant de votre nom ».
Cheikh Ibrahima  « Non ! Ces enfants symbolisent des héritiers ».
Faydatidianiya, Pour Cheikh Assane, ce fut un signal fort ! Le saint homme venait d’annoncer sa mort aux hommes avertis. Ainsi   Mohammed Kabîr FAYE et Assane CISSE se préparèrent à supporter le choc que ferait l’annonce du décès de Cheikh Ibrahima NIASS ; eux deux  restèrent au chevet du Marabout jusqu’à  son rappel à DIEU.

De plus, Cheikh confia à ceux qui étaient à son chevet : «  lorsque je fus plongé  dans un profond sommeil, sous l’effet de l’anesthésie, je ne cessais de voir Amath Maty Dado THIAM… ».
Pour rappel, Amath Maty est le fils d’Amadou THIAM dit Dame Korka  qui fonda, en 1919, le village de THIAMENE KEUR BAYE DAME .Ce village situé à la frontière sénégalo-gambienne, était un village-refuge pour les sénégalais qui fuyaient les abus du pouvoir colonial français : travaux forcés, enrôlement forcé dans l’armée, prestations, réquisitions…

Le Vendredi 25 Juillet, Serigne Aliou CISSE  reprit ses fonctions d’imam et dirigea la prière de façon tout à fait normale. Rien ne  présageait  de quoi que ce fût. Au contraire, à l’endroit des talibés,  il tint un discours très rassurant sur la santé de Cheikh Ibrahima NIASS.

Source: faydatidianiya.com