Mars 1945 – Mars 2022: 77 ans déjà que Serigne Ousmane Ndiaye nous a quitté  »Un éléphant du savoir »

75 ans déjà que Serigne Ousmane Ndiaye nous a quitté

Serigne Ousmane Ndiaye

77 ans déjà que Serigne Ousmane Ndiaye nous a quitté

Serigne Ousmane NDIAYE naquit vers 1906 au village de NDIAYENE KADD.(11 km de Passy, dans le Département de FOUNDIOUGNE). Son père, Amadou Seck NDIAYE, était un maître coranique d’une grande réputation à cause de ses remarquables qualités pédagogiques. C’est un homme qui consacra toute sa vie à enseigner, à éduquer ses disciples suivant les recommandations divines et la sunna du Prophète(PSL), et, à travailler pour vire à la sueur de son front.
Rien du temporel ne l’intéressait. Orthodoxe pur et dur, il participa à la quasi-totalité des guerres saintes menées par Maba Diakhou BA. Lorsque les armées coloniales conquirent le RIP, Amadou Seck NDIAYE qui fut un preux chevalier dans toutes les guerres saintes, s’installa à NDIAYENE NDIOBENE. A l’est de ce village, son ami Tabane THIOUB avait fondé le village de THIOUBENE WALO. Par la suite, sur la demande de ses parents, Amadou Seck NDIAYE émigra à NDIAYENE KADD où naquit son fils Ousmane NDIAYE.

Un mot sur Makhtar Fandiaye NIANE ?
De par sa lignée maternelle, Serigne Ousmane NDIAYE est issu de la grande famille de Makhtar Fandiaye NIANE, famille très célèbre dans le SALOUM, pour son érudition et ses enseignements dans les sciences islamiques et l’exégèse du Coran.
Makhtar Fandiaye NIANE fait partie de l’une des grandes familles Signi-Signi du Saloum. Ce sous groupe des Saloum-Saloum (Ethnie Wolof du Saloum) tire son nom « Signi-Signi » de leur premier village d’accueil appelé NGNAYE SIGNI. Ce village se situe dans la localité de COLOBANE GOSSAS. (7 km à l’Est de la ville de GOSSAS sur la route de TAÏF).

EDUCATION D’OUSMANE NDIAYE :
Le jeune Ousmane NDIAYE commença son cursus éducatif dans l’école coranique de son père. D’une intelligence remarquable et d’un goût prononcé pour les études, ce jeune prodige, maitrisa très tôt le Saint Coran. Il le récita à plusieurs reprises et de belle manière, sous l’autorité de son père .Rares sont les enfants qui ont réussi cet exercice à cet âge (environ 10 ans) : on parle même de miracle.
Après une bonne maîtrise du Coran, Serigne Ousmane décida de se rendre à SAINT LOUIS afin d’y poursuivre ses études. Mais Serigne Mame Abdou NIANG le dissuada et lui demanda d’aller chez Cheikh Ibrahima NIASS au village de KOSSI. Alors, sous l’autorité de cet océan du savoir, il commença l’étude des sciences islamiques.
D’ailleurs à sa mort, alors qu’il n’avait que 39 ans, Cheikh Ibrahima NIASS fit ce remarquable témoignage: « Ousmane connaissait tout ce que j’ai appris dans les livres et maitrisait d’autres choses que je lui ai pas enseignées. Cet homme est incontestablement un véritable miracle».
Au village de KOSSI, Ousmane NDIAYE s’était dévoué corps et âme à son nouveau maitre, Cheikh Ibrahima NIASS, certes pour l’acquisition de connaissances livresques, mais aussi et surtout pour s’imprégner du soufisme qui permet au croyant de se connaitre pour mieux se situer par rapport à DIEU.

SUR LE CHEMIN DE LA FAYDATIDIANIYA:
Ayant remarqué que Serigne Ibrahima FALL et Serigne Ousmane NDIAYE constituaient des exceptions, des modèles parmi les talibés, un jour, Cheikh Ibrahima NIASS les convoqua pour leur tenir ces propos: « Je comprends votre ardent désir de « connaître ALLAH ». Je vais vous donner les moyens et vous envoyer vers l’Orient (YEMEN) pour y trouver un marabout qui vous aidera dans ce domaine ésotérique »
Après un lourd silence, Serigne Ibrahima FALL prit la parole et déclara: « Si le Prophète Mohammed(PSL) ou Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, était assis sur cette chaise (chaise que BROCART avait donnée à Baye NIASS en guise de cadeau), pour me dire qu’il leur est possible de m’éduquer « pour connaitre qui est ALLAH », je ne les suivrais point. Moi je ne quitterais pas d’ici et je suis sûr et certain que c’est vous qui m’aiderez « à connaitre ALLAH » et personne d’autre. »

Un jour, Cheikh Ibrahima NIASS réunit ces cinq grands muqadams dans une audience solennelle pour leur tenir ces propos: « Si je dois entrer dans le Paradis promis aux croyants qui respectent les prescriptions divines et la sunna du Prophète Mohammed (PSL), en laissant l’un de vous en rade, j’y renoncerais. Je veux et j’insiste à ce que chacun de vous prenne le même engagement. De plus, je vous enjoins une mutualisation de vos connaissances ésotériques »

SES ŒUVRES :
Une vie courte, mais une vie très riche et pleine de bienfaits pour les musulmans. En 39 ans d’existence, Serigne Ousmane NDIAYE s’est illustré dans de multiples secteurs .Il est l’auteur d’une riche collection littéraire tant en prose qu’en poésie, touchant des domaines aussi variés que le droit, la philosophie, les devoirs du disciple, la biographie de Baye NIASS…..

Parmi ses livres on peut noter :
– Odyssée des grands hommes: Dans cet ouvrage, il explique et explicite les bienfaits de DIAWARTOU KAMAL
– Le sabre de la vérité : Il s’agit d’un livre-réponse à un chef religieux sénégalais qui a eu la maladresse de s’attaquer à la FAYDATIDIANIYA
– Sur l’héritage : dans ce livre, il est question de l’explication de l’héritage selon les recommandations de l’Islam.
– Discours de NGUER : Ce livre est une traduction (du wolof à l’arabe ) et une explication d’un discours de Cheikh Ibrahima durant les travaux champêtres à NGUER .Baye NIASS avait une exploitation agricole dans ce village situé près de Keur Madiabel et qui était sous la responsabilité de Serigne Omar LO
-Les Dons d’ALLAH : Ce sont des évocations des sublimes noms d’ALLAH
-Collier en or : C’est une anthologie de poèmes sur la vie et l’œuvre de Cheikh Ibrahima NIASS

Serigne Ousmane réalisait fréquemment des miracles. Il lui arrivait, de faire au même moment le tour de plusieurs villages. A titre d’exemple, à la mort de son frère ainé Tamsir Baba NDIAYE, Serigne Ousmane avait dirigé la prière de l’aube (Fadiar) au village de Keur Makandji, pour ensuite se retrouver le même jour et à la même heure au village de Ndiayène Kadd (La distance entre ces deux villages est d’environ 50 Kilomètres).D’ailleurs, son père l’interdisait régulièrement de faire des miracles.
Comme l’enseigne un proverbe « les vers peuvent ronger un corps mais ils seront toujours impuissants devant son œuvre ».
Dans l’oraison funèbre que Cheikh Ibrahima NIASS, prononça lors du décès de Serigne Ousmane on peut noter: « Ousmane ne pouvait pas cohabiter avec moi pendant une longue période. Au niveau de chaque station spirituelle que j’ai atteinte, j’y ai retrouvé Ousmane qui, parfois même, venait me bousculer »

Source: Faydatidianiya.com