» Koun Fa Ya Koun » Les épîtres du Buisson Ardent
La poésie comme pratique spirituelle active. Un Zikr du cœur comme de l’esprit, qui vivifie par la méditation, ou peut-être par l’inspiration divine. Ici, c’est ce que nous essayons de faire vivre à notre lecteur. A travers les âges nos maîtres ont toujours fait comprendre l’importance du langage, dans le cheminement vers l’accomplissement spirituel de l’Homme. Qu’ils soient prières, suppliques, louanges adressées à Dieu, l’Être absolu, ou éloges au messager de l’Être, paix et salut sur lui, les mots, les lettres sont autant de signes renfermant des indications précieuses pour quiconque sait les lire. Savoir lire les signes, Ayat, que renferment notre univers, c’est bien ça qui nous rattache à nos maîtres nobles et élevés. « Wa fi anfoussikoum a fala toubssiroun »(coran sourate Adh Dhariyat verset : 21), Les signes sont aussi en nous-mêmes. Mais qu’est ce qu’on gagnerait à se connaître en soi ? À connaître en soit ? En plus de la forme des choses, il faut aller au-delà de toute distance, jusqu’en chine ! La chine qui est en nous, profond et enfouis. Ce texte est une invitation à voyager avec les mots, mais au-delà, en considérant leur forme comme leur fond.
« Koun Fa Ya Koun », est un recueil à la fois intime et nourrit par une longue tradition spirituelle existante au Sénégal, comme dans le reste du monde musulman. En effet, la poésie (qaçida en arabe) occupe une place centrale dans l’islam. Le coran est parsemé de rythmes, de rimes qui en assurent l’harmonie, la beauté. De même, le premier à faire l’éloge du saint prophète Mouhammad saws par la poésie, c’est Hassan ibn Thâbit ibn al-Mundhir al-Ansârî : il fut le poète du Prophète au temps de la prophétie. Il lui fut installé un minbâr dans la mosquée du prophète saws. Au-delà des éloges au prophète saws, la poésie dans le soufisme c’est : exprimer l’amour et l’attachement au divin, la transmission du savoir, l’expression d’états spirituels etc…
Avez-vous entendu déclamées en toute harmonie, les œuvres de nos illustres aïeux à l’instar de Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Abdou Aziz sy Dabagh ou encore Cheikh Ibrahima Niass (…) ? Avez-vous croisé Rabiya Al Adawiya, Rûmi ? C’est de ces affiliations que se revendique « Koun Fa Ya Koun », qui se veut aussi être une esquisse de réponse pacifique face à un islamisme politique et violent. Mettre la méditation, la poésie, le langage comme pratique spirituelle active, à même d’inscrire l’humain dans un mouvement perpétuel de pacification de son monde intérieur comme extérieur.
Moussa Diop précise de même que son objectif est de reverser une partie des fonds issus de la vente du livre, à des associations sénégalaises, travaillant sur la question de la protection de l’enfance.
source : faydatidianiya.com