Pourquoi Cheikh Ibrahim gênait les français dans sa quête d’unification du monde musulmans

unification du monde musulmans

En réalité, il faut noter que les relations entre Cheikh Ibrahim Niass et l’Egypte dérangeaient la France. Une dépêche venant de l’ambassade de France en Egypte et datant de 1963 en ait la preuve. Cette dépêche frappait du sceau « secret », dans laquelle il est écrit : « Cheikh Ibrahim Niass (il revenait de Pékin), s’est arrêté au Caire le 7 novembre 1963. A cette occasion, en compagnie du nommé Ibrahim Mahmoud, a rendu visite au Cheikh Shalout, le recteur de l’université Al Azar. Cette rencontre revêtait une importance particulière, car le marabout était membre du conseil supérieur pour l’islamisation de l’Afrique. Ce conseil rattaché à la présidence de l’Egypte comprenait une quinzaine de membre dont six égyptiens… »

 

Il y’avait une exagération avec le mot « islamisation » puisque tel n’était pas l’objet de son voyage, sans doute le diplomate voulait amener ces supérieurs à prendre des mesures contre Cheikh Ibrahim Niass.
A l’époque, le cheikh appartenait à diverses organisations en Egypte, notamment le conseil islamique du Caire dont la mission était simplement de vulgariser l’Islam.
Dans son souci d’unir le monde musulman, le Cheikh a eu à côtoyer divers personnalité de l’époque.
Dans ce sillage, nous pouvons citer la lettre adressée à Abdou Karim Khassim, alors chef du gouvernement Irakien.
Dans cette lettre il s’est félicité de leur esprit d’entraide qui n’a cessé de prévaloir entre eux. Il lui demandait ensuite « de ne considérer que les intérêts communs entre arabes et musulmans de la Palestine, de l’Algérie et d’Oman. En l’exhortant à garder un œil sur ces pays et à œuvrer sans arrêt pour la concorde entre les musulmans dans toutes leurs actions ». Il poursuit : « je te demande d’oublier tous les torts à ton endroit venant des musulmans. Pour faire court, je recommande que ton principal et unique but reste la cause palestinienne. En priant pour que tu demeures dans le chemin de Dieu et au service de l’Islam » conclut- il.
Dans une autre lettre adressée à sa majesté, le roi Hassan II, il rappelle qu’à l’occasion de son invitation à la fête Aïd al Arche, la fête du trône, où il avait été décoré en présence de nombreuses personnalités, les manifestations fastueuses avaient été telles qu’ils n’avaient pas eu l’occasion d’échanger en profondeur.
Et « c’est pourquoi je vous envoie mon fils El hadj Abdoulaye Niass pour vous entretenir de sujets d’intérêt commun.
Je prie que Dieu vous accorde bonne santé et longévité pour le parachèvement qu’il vous a confiée pour le Maroc, l’Afrique et le monde entier ».
Signé : Ibrahim Niass

 

Toutes ces lettres et déplacements, dénote des relations du Cheikh et le reste du monde mais aussi de sa noble quête qu’était de réunir le monde musulman autour d’un seul et même objectif.
En somme, Cheikh Ibrahim Niass avait pour principale mission de parfaire l’homme à travers une méthode initiatique qui tire sa substance des stations de l’Islam tel que enseigné par le coran et la tradition du prophète Mouhammad (SAW). Un tel projet centré sur l’homme, être politique devrait pour être à mesure de ses ambitions recouvrir des aspects multiformes à la fois temporels et spirituels : tel fut son destin qui au-delà de la science et de la culture a maîtrisé l’actualité de son temps. C’est l’un des aspects le plus frappant chez le chef religieux le plus influent du vingtième siècle par étendue de son impact et l’immensité de son œuvre.
Une telle œuvre aux senteurs divines a été inspirée mais aussi soutenue par une conscience supérieure et une habilité d’orfèvre. Ainsi en atteste le télex de l’ambassadeur de France, figurant, aux archives. Pour dire à partir de là, Cheikh Ibrahim Niass a fait le tour du monde, qu’il était connu au niveau de toutes les organisations internationales.
Le gouverneur français Beyries en rendait compte éloquemment : « le lettré du Sénégal le plus brillant et peut être le plus intelligent pourrait être Cheikh Ibrahim Niass. »
Il a été membre de plusieurs organisations islamiques :
 de l’académie de recherche en Egypte ;
 de la fédération des universités islamiques
 et de plusieurs associations œuvrant pour la vulgarisation de l’Islam.
Tout cela a fait de Cheikh Ibrahim Niass un homme à la dimension internationale !

source : faydatidianiya.com