Abdullahi Bayéro, alors prince, avait formulé trois vœux dans sa jeunesse. D’abord, devenir Emir, puis avoir l’honneur de faire le pèlerinage à la Mecque et enfin rencontrer le maître de son temps. D’après Cheikh Tijâne Ibrahim Niasse, après qu’il fut devenu émir, il ne cessa de faire et de faire faire des prières en vue de rencontrer le maître de la profusion prédit par Cheikh Ahmad Tijân.
Il eut la vision d’une rencontre avec lui, précisément entre le pilier yamânî (ruknul yamânî), la pierre noire (hajrul aswad) et le puits de Zamzam (places particulières des lieux saints). Un homme vertueux lui révéla que sa prière est acceptée et qu’il le rencontrera au lieu de sa vision lors du pèlerinage de l’année en cours. En cette année 1937 AJ, soit 1356 H, il partit à la Mecque. Cheikh Ibrahîm Niasse précise : » le vendredi, se présenta à moi le Sultan de Kano et son bras droit Sulaymân fils de Ismâ-îl. Ils souhaitaient de moi le renouvellement de leur affiliation à la Voie Tijâniyya et leur promotion en qualité de Muqqadam, lieutenants de la Voie.
» Cheikh Ibrahîm Niasse entra à Médine le lundi 11 du onzième mois de l’année lunaire (dhû al-qa-âda) et y passa 21 jours et la quitta le 3 du douzième mois. Le récit suggère que cette consécration de l’émir de Kano eut lieu le vendredi 15 du onzième mois, correspondant au 14 Janvier 1938. Cheikh Ibrahîm raconte lui-même que l’Emir fut son serviteur durant tout son séjour à la Mecque. Ils eurent l’insigne honneur de visiter seuls la Kaba, seuls avec leurs compagnons, un mercredi soir. Le serviteur de la Kaba, Abdoullahi Shaybî, en le voyant visiter la Kaba dans une foule touffue, lui dit: » Pourquoi ne m’as-tu pas fait savoir ton souhait de visiter l’intérieur de la Kaba, que je le l’ouvre pour toi tout seul et ceux qui t’accompagnent « .
Il lui ouvrit la Kaba tard dans la nuit du mercredi au jeudi. Selon , une fois à la Mecque, Abdoullahi Bayero et ses compagnons s’installèrent à la place de sa vision et attendaient la venue du Khalif de Cheikh Ahmad Tijân. Ils scrutaient toutes les directions quand surgit Cheikh Ibrahim Niasse.
Ils n’eurent aucun doute et s’empressèrent autour de lui tout en l’embrassant. Abdoullah Bayero répétait » Anta, Anta, … « , c’est toi, c’est toi …
source : faydatidianiya.com