Préface du livre  »La niche des lumières » du professeur El Hadji Abdoulaye fam  »Ma plume une lumière » par Maxy Krezy

''La niche des lumières'' du professeur El Hadji Abdoulaye fam ''Ma plume une lumière''

Professeur El Hadji Abdoulaye fam

 »La niche des lumières » du professeur El Hadji Abdoulaye fam  »Ma plume une lumière »

Preface:
Honneur nous a été donné d’être le préfacier de ce livre. Un double honneur :

celui d’avoir été choisi parmi tant d’autres ô combien plus capables, et celui de préfacer une œuvre sur l’illustre Cheikh que nous chérissons tant : Cheikh Ibrahima Niass. C’est avec avidité que nous avons parcouru les lignes succulentes de ce recueil, lignes qui nourrissent l’âme et l’esprit avides de connaissance et de spiritualité. Sourire au coin, nous avons suivi étape par étape l’ascension spirituelle décrite par l’Auteur, jusqu’à son extinction totale dans la sphère divine.

Un recueil de poèmes entièrement dédié à son guide spirituel. Des déclarations d’amour, des louanges, des pactes d’allégeance, des prières, des implorations à genoux. Des leçons d’histoire, de géographie, voilà ce qu’El hadji Abdoulaye Fam, ce jeune auteur qui en est à sa troisième publication, nous sert avec la manière des classiques auxquels il n’a rien à envier. Poète, philosophe, soufi et historien, il nous entraîne dans son monde à lui, qui est presque parallèle au nôtre : celui de Barham. Le titre, simple et extensible, en dit long sur l’imagination et la créativité de l’Auteur : le Soleil du Couchant. C’est un soleil aux rayons doux mais éblouissants comme les yeux de Barham ; un soleil qui luit pour empêcher aux ténèbres de s’installer définitivement sur la terre.

C’est à l’aube de la crise des années 30 que Barham propose à l’humanité la connaissance suprême qui pourrait la sauver dans les deux mondes. Un soleil qui brille de mille feux et de mille couleurs, contemplé par les amoureux sur la plage. Baye Niass se voulant universel, ne fait aucune distinction entre les races ; on raconte que lui-même change souvent de couleur de peau. Le Soleil du Couchant (représenté par Barham au Sénégal) opposé au soleil de l’Orient (représenté par le Prophète-PSL- la Mecque) ; Médina Baye est la jumelle de Madinatoul Mounawar, a dit le Cheikh. C’est pourquoi l’Auteur le désigne comme « vivificateur de la sunna », celui qui perpétue la vie et l’œuvre du Prophète (PSL). D’autre part, le Prophète (PSL) Soleil de l’Orient est né à l’aube, alors que Barham lui, le Soleil du Couchant, est venu au monde vers la tombée du jour.

El Hadji Fam aime écrire. Il a envie de parler, mieux il ressent un besoin pressant de parler afin de se libérer. Il est tellement rempli de paroles qu’il risquerait d’exploser en les gardant par devers lui. L’on se rappelle le chanteur Ibou Diouf que l’auteur évoque : s’il arrivait que Baye Niass lui interdît de chanter parce qu’il révélait les secrets inviolables de la Mahrifa, son corps enflait de telle sorte que Baye avait pitié de lui et l’autorisait à chanter de nouveau.

Fam écrit d’abord pour lui-même, ensuite pour ses condisciples et les soufis, avant d’écrire pour la masse. Comme tout grand poète, il est dans son propre univers, le pays de Baye, et nie tout existence alentour.
Il parle de choses qui sont évidentes à ses yeux mais que les autres, les non-initiés, ne comprennent pas. Il entend des voix, sent des parfums, voit des lumières, des images.

Il voit même, alors qu’il n’est qu’un bébé, Barham s’était pencher sur son berceau. Il devient le fou qu’il désire tant être : « je veux hurler dans la rue, je veux devenir fou ». Il voudrait que les gens partagent sa folie et nagent dans le pays de Barham, le Cheikh des fous : « ô peuples des terres et des mers, accourez sans tarder vers ce vertueux ». Il désire ardemment expliquer comment la folie est la station suprême, mais craint de divulguer les secrets de la Mahrifa, la connaissance de Dieu. Il donne des indices, « mais hélas, se lamente-t-il, la plupart des gens ne comprennent pas ».

L’Auteur monologue, mais voudrait s’adresser au monde entier. Il dialogue avec Barham qui lui répond parfois : « celui qui aime à rechercher la voie spirituelle n’a pas besoin d’être réveillé». A cette conversation privée, il invite le lecteur à condition que celui-ci se taise, car il tient à son intimité avec le Cheikh. C’est comme s’il était dans un rêve et qu’il décrivait à haute voix tout ce qu’il voit et ressent ; s’il se réveille, le charme se rompt. Alors silence !

L’Auteur, très surréaliste se veut et s’estime pourtant réaliste. Il a tant vécu dans le monde du Cheikh qu’il lui est devenu proche et intime. Il le tutoie. Barham est tout pour lui. Son maître, son sauveur, son guide, son ami. Il est en fin de compte l’univers tout entier. Il l’aime tant et si bien que finalement il devient cet être aimé : « ô Barham, par la foi et par l’amour, je suis devenu toi et cela pour toujours ». A son tour, il devient le vent qui souffle, le scintillement des cristaux, la lumière, la pluie, les étoiles. Il se confond à l’univers qu’il contemplait et se transforme lui-même en cet univers. C’est comme cette goutte d’eau qui a tant recherché l’océan que lorsqu’elle l’atteint, elle se jette à lui et se change en océan.

Fam nous enseigne avec une fort belle manière que c’est l’amour, l’humilité, la soumission, la foi, la solitude, la méditation, l’abnégation, la négation de soi qui mènent à l’ascension spirituelle et à la connaissance du Seigneur. Une fois qu’on atteint l’illumination, on perd son existence propre et désormais, on n’existe plus que par l’Existence de Dieu (c’est ce que les soufis appellent la contingence). Dès lors, on devient immortel : « va dire à mon père que je l’ai leurré, qu’il ne parte pas sur ma tombe pour pleurer, car je ne suis pas là, je ne suis pas mort… par la foi, par l’amour je suis Barham ».

Il nous enseigne également le respect et la gratitude envers les parents : « vous qui m’avez mis au monde, je vous remercie de l’amour que vous m’avez démontré ; quand je ne serai plus là ne pleurez pas ». Il parle de la mort mais pas de celle que l’on connaît ; il fait allusion à l’accession au royaume de Dieu dans lequel il se noie et cesse d’exister ou continue d’exister sous d’autres formes.

Il le dit : « quand je serai mort, je ne serai pas loin et la vie continue appelez-moi et je viendrai.
On ne s’ennuie pas en lisant ce recueil. L’Auteur, à chaque fin de strophe, relance la suivante avec « o Barham » qui devient dès lors un refrain ; une technique qui lui permet de mettre en évidence différents attributs du cheikh :
« ô Barham l’allégresse qui a illuminé l’horizon, le secours excellent,
ô Barham le marchepied de Dieu, la cause causée par sa cause, l’entrepôt précieux ».
Au final monsieur Fam nous aura convaincu de ses talents de poète (les descriptions, les couleurs, les odeurs, les rimes, les métaphores, les personnifications, le partage des sentiments, tout est au rendez-vous. Il sera aussi parvenu à nous faire partager l’amour incommensurable qu’il voue à son Cheikh Barham ; il l’a présenté sous toutes ses qualités physiques, morales, intellectuelles et spirituelles ; il a rapporté des témoignages des contemporains sur la dimension de l’homme, et a énuméré ses nombreuses distinctions honorifiques, et ses relations privilégiées avec les grands de ce
monde.

En finissant la lecture de cet ouvrage, on ne peut que tomber amoureux de ce personnage si parfait, remercier et souhaiter longue vie et bon vent à l’Auteur !

Amadou Aw dit Maxi Krezy rappeur

Source: Faydatidianiya.com – Amadou Aw dit Maxi Krezy rappeur