La vie et l’œuvre de Mame Elhadji Abdoulaye revisitée à Nema Nazir par Cheikh Mounhamina Ibrahima Niass
Aperçue biographique et historique (1844- 9 juillet 1922)
El Hadji Abdoulaye Niass, père et professeur de Cheikhal Islam Cheikh Ibrahima Niass, est né à Beli (Djolof Sénégal) vers 1844 et mémorisa le saint Coran à bas âge sous la tutelle de son père Mouhamed Niass, un grand érudit qui, en 1865 émigra dans le Rip pour fonder le village de Niassène et participer activement au Jihâd contre la colonisation et le paganisme avec Mabâ Diakhou BA.
Abdoulaye fondera plus tard le village de Taïba pour s’y dédier à l’enseignement de la religion musulmane et la formation spirituelle puisqu’il fut élevé au grade d’initiateur soufi de la Tarîqa Ahmadiyya Muhammadiyya Ibrahimiyya Hanifiyya (célèbre sous l’appellation tidjaniyya) par le maître émérite Cheikh Boubacar Diallo qui était un disciple de Cheikh Omar Tall, ce vicaire de Cheikh Ahmad Tidjane (Ra).
Fils unique de son père, Abdoulaye Niass prit très tôt la relève en tant que professeur hors pair, un grand cultivateur mais aussi un éminent résistant culturel puisqu’il s’alliera au jihadiste Saer Maty Ba fils et successeur de Mabâ.
En 1890, Abdoulaye Niass effectua son premier pélerinage à la Mecque, en passant par Fez puis par Alexandrie. Ce voyage aux lieux saints a porté beaucoup de fruits en ce sens qu’il en profita pour renforcer ses relations avec la zâwiya mère de Fez et ses dirigeants tels que Cheikh Ahmed Soukeyrij; tous lui reconnaîtront la très grande érudition. C’est aussi lors de ce voyage qu’il put faire des confrontations en matière de la loi sacré (sharia); ce qui lui permis de savoir avec preuves légales que l’arachide (« aareen » en wolof) ne pouvait faire objet d’application de la zakât (aumône légale); bien que son ami et frère spirituel Cheikh Seydil Hadji Malick Sy continuera à appliquer la zakât de l’arachide, dit-il, par « pure mesure de prudence » (« ihtiyât » cf kifâyatu râghibîna ). Mais force est de reconnaître que ces quelques différences d’opinions, ne changeaient en rien leur amour, leur confiance réciproque et leur fraternité. D’ailleurs, l’école de El Hadji Abdoulaye, contrairement à l’école de Tivaouane n’admettait pas la wazifa pour un mort ou la double wazifa journalière.
Source: Faydatidianiya.com